Clarisse Agbegnenou a été battue en finale des - 63 kg mardi. | TOSHIFUMI KITAMURA / AFP

Trois journées de compétition sans la moindre médaille. Le judo français pouvait légitimement commencer à douter. Si l’or n’est pas encore au rendez-vous, la médaille d’argent de Clarisse Agbegnenou améliore un peu le tableau. A seulement 23 ans, la Rennaise, qui a grandi en région parisienne, possède un palmarès impressionnant et presque complet : deux titres de championne d’Europe (2013 et 2014), un titre de championne du monde (2014), et, donc, un titre de vice-championne olympique.

Alors que ses coéquipiers de l’équipe de France, dont le combattant du jour Loïc Pietri sorti d’entrée ce matin, avaient tous manqué jusqu’à présent leur tournoi, Agbegnenou n’avait semblé à aucun moment en difficulté avant d’affronter la Slovène Tina Trstenjak. A-t-elle ressenti la pression du clan français ? « Pas de la pression mais je me suis dit qu’il fallait y aller. J’espère en tout cas que cette médaille va lancer la dynamique de l’équipe », a-t-elle confié en zone mixte.

Un précédent en 2015

En 2015, lors des Mondiaux 2015, la Française s’était déjà inclinée contre le même adversaire. « Ce n’est pas très cool de sa part. Elle ne veut pas me laisser passer. C’est le judo », prenait Clarisse Agbegnenou, avec recul et humour. La judokate, « déçue », regrettait d’avoir manqué de patience : « J’ai vu une brèche mais ce n’est pas passé. J’aurais dû laisser la fatigue agir. C’est une concurrente redoutable ».

Auparavant, la Français avait dominé facilement la Turque Katipoglu, puis la Néerlandaise van Emden. En demi-finale, la Japonaise Tashiro avait tenté de résister mais sans succès et s’inclinait sur une pénalité. Avant la compétition, la jeune femme affichait son objectif en toute décontration : «Je n’ai pas d’autre ambition que de décrocher la médaille d’or. Je sais ce que je dois faire et je sais ce que je veux faire. Maintenant, je ne me mets pas non plus une énorme pression sur les épaules. Je suis contente d’être là et je veux prendre du plaisir. Je vais ramener ce qu’il faut ».

Arrivée au Brésil avec l’objectif de remporter le classement des médailles, la Fédération française de judo peut être inquiète quant à la réalisation de ce pari. Les Jeux olympiques sont cependant lancés avant l’entrée en scène le 12 août de l’inamovible Teddy Riner.