Le gymnaste Samir Aït-Saïd, qui visait une médaille aux anneaux, a été victime d’une fracture ouverte tibia-péroné à la réception de son passage au cheval d’arçons. | THOMAS COEX / AFP

Il est le sportif français dont le monde a le plus parlé depuis le début de ces Jeux olympiques : le gymnaste Samir Aït-Saïd, qui visait une médaille aux anneaux, a été victime d’une fracture ouverte tibia-péroné à la réception de son passage au cheval d’arçons.

Les images choquantes de son tibia gauche se désolidarisant du reste de la jambe ont ému les sportifs présents à Rio, particulièrement l’un d’entre eux, et pas le moins célèbre : le basketteur Paul George, futur champion olympique, avait été victime de la même blessure lors d’un match d’entraînement avec l’équipe des Etats-Unis en 2014. Il avait raté l’intégralité de la saison suivante de NBA, avant de revenir à son meilleur niveau cette saison - sélectionné pour le All-Star Game, il a emmené les Indiana Pacers en play-offs.

Paul George suffers serious injury
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Images : La blessure de Paul George, en août 2014

Paul George a vu la blessure du Français en direct à la télévision, depuis le luxueux bateau sur lequel dorment basketteurs et basketteuses américaines. « Et ça m’a rappelé la fois où ça m’est arrivé. C’était dur », a-t-il dit dimanche soir après la facile victoire américaine contre le Venezuela (113-69, 20 points pour George). « Je ne voulais pas revoir les images mais je l’ai fait : si je veux lui donner des conseils, il faut bien que je le fasse pour savoir de quoi je parle. »

Dès samedi, après avoir assisté à la chute fatale d’Aït-Saïd, il lui a envoyé deux messages sur Twitter : « J’ai mal pour toi mon frère. Je vais prier pour toi ! Tu reviendras plus fort, crois moi. Je suis là pour toi, à tes côtés mon frère. »

Pour se mettre en accord avec ses promesses sur le réseau social, George a demandé au pléthorique encadrement de Team USA de se rapprocher du gymnaste et de caler une rencontre. Elle était prévue ce lundi mais a été annulé à cause du match de l’équipe américaine. La star des Indiana Pacers assure qu’une nouvelle date sera trouvée.

« Je suis là pour lui. Dès qu’il est prêt à me voir, je viens. (...) Je ne sais pas trop s’il est déjà sorti de l’hôpital mais à un moment ou un autre, j’irai le voir, on discutera. J’aimerais qu’il puisse s’inspirer de moi. Je sais ce que c’est de vivre ça. Peut-être que les quelques mots que je lui dirai pourront l’aider. Pour lui, je sais que c’est dur. Je veux vraiment l’encourager, qu’il reste la tête à son sport. Les JO, c’est la vitrine des gymnastes. Il s’est sans doute entraîné toute sa vie pour ça. »

Paul George lors du match contre le Venezuela, aux JO de Rio, le 8 août. | Charlie Neibergall / AP

Sur la blessure qui l’a écarté un an des parquets et le soutien qu’il a reçu, Paul George est intarissable.

« Je suis revenu plus fort. (...) Après ma blessure, beaucoup de gens m’ont contacté, entre les stars, les amis, les supporteurs... A l’hôpital j’ai dû parler ou être en contact avec au moins une centaine de personnes. Le meilleur conseil que l’on m’ait donné, c’était celui de Kobe (Bryant). Il m’a dit d’attaquer ma convalescence comme la préparation d’une saison. »

Samir Aït-Saïd connaît-il seulement Paul George ? « Je n’en sais rien. Je ne le connais pas, il ne me connaît pas, mais on va devenir potes quand on se verra. »