Des hommes armés ont tué trois soldats nigérians dans le delta du Niger (sud-est), région pétrolifère où les violences se sont largement accrues depuis le début de l’année, a annoncé l’armée mardi.

« Le 8 août à 10H00, des hommes en armes suspectés d’être des militants ont attaqué le régiment 343 d’artillerie, un détachement appartenant à l’Opération Delta Safe, déployée à Nember Jetty dans l’Etat de Bayelsa », explique un communiqué de l’armée nigériane.

« Pendant les affrontements, trois soldats ont perdu la vie », peut-on lire. L’armée ajoute qu’une chasse à l’homme a été engagée pour retrouver les assaillants, mais que cet incident ne découragerait pas les soldats de se battre pour « lutter contre le sabotage des oléoducs et continuer à détruire les raffineries illégales », très courantes dans le delta.

Les médias locaux ont révélé que les militants étaient déguisés en civils, prétendant être en procession pour un enterrement, lorsqu’ils ont attaqué le régiment.

Plusieurs armes et munitions ont été dérobés, ainsi qu’une canonnière. Les habitants des environs se sont enfuis par peur de représailles de l’armée.

Depuis février, un nouveau groupe de rebelles, les Vengeurs du delta (NDA), s’attaque aux groupes pétroliers -Shell, Chevron, Total, Eni...-, entraînant une forte réduction d’exportation de brut, déjà frappé par la chute des cours du pétrole, qui contribue à 70% des revenus de l’Etat. En juillet, face aux accusations du gouvernement nigérian, le NDA a affirmé ne cibler que les infrastructures pétrolières et ne pas vouloir s’en prendre aux personnes.

Plus généralement, toute la région du delta est infestée de groupes rebelles qui vandalisent les canalisations et récupèrent puis transforme le brut pour le revendre au marché noir, un commerce extrêmement lucratif dans la région.

Fin juillet, l’armée a annoncé le déploiement d’une force spéciale pour renforcer sa présence dans le delta, ce qui inquiète particulièrement les populations, habituées aux exactions fréquentes des militaires nigérians.