Google connaît depuis jeudi 11 août le montant de sa condamnation en Russie pour abus de position dominante avec son système d’exploitation pour smartphone Android, qui équipe la majorité des tablettes et smartphones dans le monde. Les autorités russes de la concurrence lui ont infligé une peine de 438 millions de roubles (6 millions d’euros).

« Nous sommes certains que l’exécution de cette peine favorisera le développement de la concurrence sur le marché des logiciels pour mobiles en Russie, ce qui aura un effet positif pour nos clients », a commenté dans un communiqué Elena Zaïeva, responsable des hautes technologies au sein du Service fédéral antimonopole russe (FAS).

La FAS a été saisie par Yandex, le numéro un local de l’Internet, et avait reconnu Google coupable en 2015 d’abuser de sa position dominante pour imposer ses services aux utilisateurs de téléphones fonctionnant sous système Android. Elle accusait l’entreprise américaines d’obliger les constructeurs d’appareils mobiles sous Android de faire de son moteur de recherches celui utilisé par défaut, tout en interdisant de pré-installer avant la mise en vente les services de concurrents.

Le gendarme de la concurrence n’avait pas tout de suite fixé le montant de l’amende et menait encore récemment des discussions avec Google pour parvenir à un accord à l’amiable, ce qu’il conditionnait à une reconnaissance de culpabilité. Le groupe américain a cependant toujours rejeté les accusations des autorités russes, martelant que les utilisateurs étaient libres d’avoir recours à ses services ou non.

Une procédure comparable lancée en Europe

Google « va analyser de près » la décision des autorités russes « avant de décider de [ses] prochaines actions », a réagi la société dans une déclaration transmise à l’AFP. « En attendant, nous continuons à discuter avec toutes les parties concernées pour aider les consommateurs, les fabricants et les développeurs à profiter au maximum d’Android en Russie », a-t-elle ajouté.

Google a été visé par des procédures similaires dans plusieurs pays et notamment de la part de la Commission européenne, l’une des trois procédures lancées par Bruxelles à son encontre concernant justement Android.

Le FAS a lancé cette semaine une autre procédure contre un autre géant américain, Apple, à qui il reproche d’être à l’origine d’une entente sur les prix de ses iPhone. « Les revendeurs fixent leurs propres prix pour les produits Apple qu’ils vendent en Russie et dans le monde entier », a assuré la société américaine dans une déclaration transmise à l’AFP.