Lourdes se prépare à son 143e pèlerinage de L’Assomption. L’un des premiers lieux de pèlerinage catholique dans le monde s’apprête à accueillir, à partir du jeudi 11 août, des dizaines de milliers de fidèles pour les fêtes de L’Assomption de la Vierge Marie, encadrées par un dispositif de sécurité renforcé après les attentats de juillet en France.

Après l’attentat qui a fait 85 morts et 434 blessés à Nice le 14 juillet et l’assassinat d’un prêtre au cours d’une messe à Saint-Etienne-du-Rouvray, les autorités locales ont verrouillé le dispositif de sécurité dans et autour du domaine de 52 hectares, qui compte 22 lieux de culte. Dans la cité mariale des Pyrénées, la messe du 15 août a rassemblé ces dernières années quelque 25 000 personnes venues du monde entier sur la prairie du sanctuaire.

« L’hypothèse d’interdire le pèlerinage à Lourdes n’a jamais été à l’ordre du jour », a souligné la préfète des Hautes-Pyrénées, Béatrice Lagarde, après l’annulation de plusieurs événements estivaux. « En revanche, le fait de pouvoir en modifier les conditions d’organisation dans un but sécuritaire, c’est ce qui a guidé notre démarche », a-t-elle précisé à la presse.

Accès aux sites restreint. Le nombre d’accès au site des sanctuaires sera réduit à trois (contre une douzaine habituellement) et une fouille « systématique » des pèlerins sera réalisée. Une procédure rare mise en place pour les venues des papes Jean-Paul II (2004) et Benoît XVI (2008).

Effectifs de sécurité renforcés. Le commissariat de Lourdes et les équipes de sécurité des sanctuaires verront leurs effectifs renforcés et 249 CRS et gendarmes mobiles ainsi que 27 militaires de l’opération Sentinelle seront mobilisés à différents moments du mois d’août. Par ailleurs, les rues adjacentes deviendront piétonnes le midi et le soir dès le 8 août, les poubelles seront remplacées par des sacs transparents et le survol d’avions et de drones sera interdit.

Parcours modifié. Parmi les célébrations, prévues du 12 au 15 août, la procession d’ouverture qui devait partir de la ville haute a vu son parcours modifié pour rester au cœur du site, et la nuit de prière a été transformée en veillée.

Un 15 août « particulier »

« C’est un 15 août un peu particulier, marqué par le contexte national et cette menace qui semble s’installer dans la durée en France », a estimé l’économe du diocèse de Tarbes et Lourdes, Thierry Castillo. « Néanmoins, cela reste une fête très attendue des catholiques de France » et « il n’y aura aucun changement dans la qualité et la profondeur de ce qu’ils vont vivre », affirme-t-il.

Au-delà du 15 août, un groupe de travail continuera d’étudier « la sécurisation à moyen et long terme » des sanctuaires, face à la succession de pèlerinages, de mai à octobre, dans cette commune de 15 000 habitants. « C’est une autre façon de vivre Lourdes qu’il faut mettre en place », estime la maire. « C’est à ce prix que nous resterons Lourdes ».

Près de la grotte Massabielle, où selon l’enseignement de l’Eglise, la Vierge Marie est apparue à Bernadette Soubirous en 1858, malades et soignants, religieux et diocésains de tous âges sont attendus pour célébrer la montée de la Vierge au ciel.