Le patron de Uber en Hongrie, Zoltan Fekete, lors d’une conférence de presse le 18 février à Budapest. | ATTILA KISBENEDEK / AFP

Le service américain de réservation de voiture avec chauffeur Uber a annoncé, jeudi 11 août, sa décision de saisir la Commission européenne, après avoir dû renoncer à implanter son service en Hongrie.

En cause : l’entrée en vigueur, à la fin du mois de juillet, d’une loi autorisant le blocage du service en ligne du groupe, au motif qu’il ne dispose pas d’un centre d’appel dans le pays. Il s’agissait du premier départ du service américain d’un pays de l’Union européenne.

« Après beaucoup de réflexion, nous avons décidé de déposer une plainte auprès de la Commission européenne pour qu’elle examine la législation hongroise », explique un porte-parole d’Uber, invoquant des violations de la liberté d’établissement ainsi que des législations européennes sur les services et le commerce en ligne.

« Violation des principes du marché unique européen »

La nouvelle législation, « qui fait suite à des pressions des taxis, autorise le blocage de notre site internet et de notre application, et permet aux autorités de saisir les plaques d’immatriculation et les permis des conducteurs pour une durée allant jusqu’à trois ans », souligne le porte-parole :

« Nous avons suspendu le service avant que ces pouvoirs ne soient utilisés, mais ils sont clairement en violation des principes fondamentaux du marché unique européen. »

L’entreprise Uber est l’une des plus grosses start-up non cotées au monde, avec une valeur estimée à plus de 60 milliards de dollars. Sise à San Francisco, elle est une figure de proue de l’économie partagée.

Sa croissance très rapide s’est toutefois accompagnée de nombreuses polémiques, notamment sur le statut ou la protection sociale de ses chauffeurs, ou encore sur la concurrence déloyale que les compagnies traditionnelles de taxis l’accusent de représenter.