Charlie Hebdo a porté plainte contre X jeudi 11 août après avoir reçu de nouvelles menaces de mort sur sa page Facebook, a dit vendredi l’un des responsables de l’hebdomadaire satirique, ciblé par un attentat djihadiste en janvier 2015, confirmant une information du Parisien.

« Ça n’arrête pas », a dit Eric Portheault, coactionnaire du journal avec Riss, à propos des menaces.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « menaces de morts matérialisées par écrit », a-t-on précisé de source judiciaire. Les investigations concernent plusieurs dizaines de messages sur la période juillet-août, a ajouté la même source. Une enquête préliminaire ouverte en juin après de précédentes menaces de mort est toujours en cours.

« Dans 20 jours, attentat »

« Les menaces ont commencé à la mi-juillet, mais il y en a surtout eu mardi » 9 août, a dit Eric Portheault, rappelant que ce n’est pas la première fois qu’il dépose plainte pour des menaces. Charlie Hebdo a diffusé ce jour-là sur sa page Facebook la « une » du journal datée du 10 août, représentant un homme barbu et une femme voilée courant nus sur une plage, accompagnée du message « Musulmans... Dé-coin-cez-vous ! ».

La « une » du « Charlie Hebdo » publié le 10 août.

« On ne peut pas laisser passer des menaces, des insultes, des propos racistes. C’est impossible. Surtout des menaces de mort. Le 10 août, on nous a dit “dans vingt jours, attentat” », relate M. Portheault.

Les menaces avaient commencé en juillet après la publication en « une » d’un dessin représentant le footballeur Antoine Griezmann caricaturé en vibromasseur accompagné du message « Fais-nous encore vibrer ».

Les membres de la rédaction font toujours l’objet de mesures de sécurité renforcées depuis l’attentat du 7 janvier 2015, au cours duquel douze personnes, parmi lesquelles huit membres de la rédaction, furent assassinées au siège de l’hebdomadaire par les frères Chérif et Saïd Kouachi.

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