L’Ethiopienne Almaz Ayana, à l’arrivée du 10 000 m, vendredi 12 août à Rio. | FRANCK FIFE / AFP

Cela semblait presque facile, tant sa marge sur ses adversaires fut abyssale. Pour le suspense, par contre, il faudra repasser. Grande favorite au départ, l’Ethiopienne Almaz Ayana a remporté la première médaille d’or en athlétisme de ces Jeux, en s’imposant sur le 10 000 m, devant la Kényane Vivian Cheruiyot et une autre Ethiopienne, Tirunesh Dibaba.

Elle pulvérise au passage le record du monde et établit une nouvelle marque de 29 min 17 s 45. Soit 14 secondes de mieux que la précédente référence détenue par la Chinoise Wang Junxia (29 min 31 s 79) et qui remontait à 1993. Une performane ahurissante, d’autant plus qu’Ayana a couru seule pendant la moitié de la course, après avoir fait imploser la concurrence sur une accélération progressive mais dévastatrice. A noter que dans cette finale aux allures folles, pas moins de quatre athlètes ont battu l’ancien record olympique de la distance, qui remontait aux Jeux de Pékin, en 2008. Etourdissant.

5e médaille olympique pour Tirunesh Dibaba

Championne du monde du 5 000 mètres aux derniers Mondiaux de Pékin, le 30 août 2015, Ayana, 24 ans, confirme sa supériorité observée lors des grands meetings cette saison. Au terme d’une course complètement maîtrisée, où elle a fait imploser la concurrence à mi-course, sur une accélération progressive mais dévastatrice, la jeune Ethiopienne, qui participe à ses premiers Jeux, a franchi la ligne d’arrivée avec plusieurs dizaines de mètres d’avance sur sa dauphine - qui ne termine qu’à une seconde de l’ancien record du monde.

Depuis l’introduction dans le programme olympique du 10 000 m féminin, lors des Jeux de Séoul, en 1988, l’Ethiopie domine copieusement la distance, avec 5 titres sur les 8 décernés. Mais en l’emportant, Ayana empêche sa compatriote et rivale Tirunesh Dibaba d’entrer dans l’histoire de la discipline de remporter un troisième titre olympique consécutif sur la distance. Troisième de la course, Dibaba remporte toutefois la cinquième médaille olympique de sa carrière, à 31 ans.

L’Ethiopie ouvre ainsi son compteur depuis le début des Jeux de Rio. L’athlétisme étant le principal - pour ne pas dire l’unique - pourvoyeur de récompenses de cet Etat de la Corne de l’Afrique, la moisson devrait se poursuivre cette semaine. Ayana jouera sûrement les premiers rôles, puisqu’elle devrait s’aligner sur 5 000 m, mardi 16 août. L’occasion d’aller chercher un nouveau record du monde qu’elle a plusieurs fois titillé cette saison et détenu par... sa compatriote Tirunesh Dibaba.