Islam El-Shehaby a refusé de saluer Or Sasson vendredi sur le tatami. | Markus Schreiber / AP

Sur le tatami, pendant le combat, il n’y a pas vraiment eu match. Une fois son ippon réussi sur l’Egyptien Islam El-Shehaby, l’Israélien Or Sasson a essuyé un refus dans sa tentative de serrer la main de son adversaire. Les huées de la bouillante Carioca Arena 2 ne se sont pas fait attendre. Dans les coulisses, El-Shehaby est passé sans s’arrêter malgré les demandes de quelques journalistes israéliens.

Avant le combat, un débat public avait eu lieu en Egypte : certaines voix demandaient le boycott de ce match, d’autres militaient pour qu’il se tienne. C’est finalement le président du Comité olympique égyptien, Hesham Mhoamed Tawfek Hatab, ainsi que le ministre de la jeunesse et des sports, Khaled Abdel Aziz, qui avaient tranché. Sur CNN, le ministre avait déclaré que les sportifs de son pays devaient « accepter de concourir contre n’importe qui, étant donné que nous sommes sous la bannière olympique ».

Depuis le début des Jeux, deux autres incidents se sont produits. De gros soupçons pèsent sur la blessure mystérieuse d’une judoka saoudienne, dont le pays n’entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. Peu avant son premier tour dimanche face à une Mauricienne, Joud Fahmy avait subitement déclaré forfait. Au deuxième tour, en cas de succès, elle aurait rencontré une athlète israélienne, Gili Cohen. « Les boycotts se font toujours d’un côté, en général au premier tour. Si maintenant, ils se font même dans l’optique d’un deuxième tour… », réagissait le journaliste d’Israel Hayom Michael Sagui.

Le combat a été remporté sur ippon par l’Israélien. | TORU HANAI / REUTERS

Durant la cérémonie d’ouverture, l’incident diplomatique avait déjà été évité de justesse. Au départ : une erreur incongrue, celle du comité d’organisation, qui avait placé la délégation israélienne dans le même bus que son homologue libanaise. Le chef de la délégation de ce pays du Proche-Orient, Salim Al-Haj Nicolas, aurait refusé de laisser monter les athlètes israéliens, demandant au chauffeur de fermer les portes. Finalement un autre bus a récupéré la délégation.

Après un remontage de bretelles du CIO, la situation s’est normalisée. « J’ai parlé ensuite au chef de la délégation libanaise. Il m’a dit que cela n’avait rien de politique, que le bus était trop petit et qu’il n’y avait aucun problème avec les sportifs israéliens », confie Michael Sagui. Par le passé, un judoka iranien avait refusé en 2004 à Athènes d’affronter un adversaire israélien. En 2008, c’est un nageur du même pays qui avait renoncé à une série dans laquelle se trouvait un nageur israélien.