Les filles de Jacqueline Sauvage, Sylvie (gauche), Fabienne (2e à gauche) et Carole Marot (droite), arrivent à l’Elysée le 29 janvier 2016 pour rencontrer François Hollande. | AGNES COUDDURIER-CURVEUR / AFP

Jacqueline Sauvage reste en prison. La procureure de Melun, Béatrice Angelelli, a annoncé que le tribunal d’application des peines (TAP) de Melun (Seine-et-Marne) avait rejeté vendredi 12 août la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent et partiellement graciée par François Hollande en janvier.

Le parquet qui avait pris des réquisitions favorables à la remise en liberté de cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales, « va faire appel », a ajouté la procureure.

Jacqueline Sauvage avait été reconnue coupable, en première instance comme en appel, d’avoir tué son époux de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après quarante-sept ans d’enfer conjugal. L’avocat général avait demandé la confirmation de la condamnation, jugeant que « la légitime défense n’est absolument pas soutenable ».

Vague de mobilisation

Jacqueline Sauvage avait été transférée début février à la prison de Réau pour subir une expertise psychologique et médicale afin d’« évaluer » sa « dangerosité ». A l’issue de cette évaluation, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, où siègent notamment le préfet du département et un bâtonnier, a émis un « avis défavorable » à sa libération. Mais celui-ci reste consultatif.

La condamnation de la sexagénaire avait suscité une vague de mobilisation, et la demande de grâce présidentielle formulée par ses filles avait été appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités. Une pétition « Libérez Jacqueline ! » avait recueilli 400 000 signataires dans toute la France.