La centrale nuclaire d’Ikata au Japon. | CC by SA-2.0

Un réacteur nucléaire arrêté depuis plus de 5 ans a redémarré vendredi 12 août au Japon. « L’unité 3 d’Ikata [dans le sud-ouest de l’archipel] devrait commencer à générer du courant à partir de lundi 15 juillet », a détaillé la compagnie Shikoku Electric Power dans un communiqué.

L’exploitation de ce courant sur le réseau commercial ne débutera cependant qu’en septembre après d’ultimes contrôles. Ikata 3 emploie du combustible Mox, ce qui rend encore plus inquiets les écologistes qui jugent plus dangereux ce mélange d’oxydes d’uranium et plutonium recyclés.

Parc nucélaire de 42 tranches

Ce réacteur avait été arrêté fin avril 2011 pour une maintenance de routine, mais il n’a pu redémarrer normalement ensuite en raison de l’entrée en vigueur de nouvelles normes plus strictes envers les risques de catastrophe naturelle, d’accident d’avion ou d’attentat. Pour qu’il soit relancé, il a fallu de nouveaux examens et un certificat technique de l’Autorité de régulation nucléaire, ainsi que le feu vert des autorités locales.

A l’heure actuelle, ne fonctionnaient au Japon que les réacteurs Sendai 1 et 2, également situés dans le sud-ouest du pays. Le Japon, dont le parc nucléaire a été ramené à 42 tranches – contre 54 avant l’accident de Fukushima – compense par l’exploitation de centrales thermiques et une petite augmentation de la part de l’électricité issue des énergies renouvelables. Les particuliers et entreprises essaient en outre d’utiliser des éclairages et équipements moins énergivores.

Mouvement d’opposition

Les écologistes sont contre le redémarrage des installations nucléaires, estimant que les leçons de la catastrophe de mars 2011 n’ont pas été tirées. La justice leur a en partie donné raison en ordonnant l’arrêt de deux unités – Takahama 3 et 4 – qui avaient été réactivées en début d’année.

La population est, elle aussi, en majorité contre la relance des réacteurs nucléaires poussée par le gouvernement de Shinzo Abe pour des raisons essentiellement économiques, mais le mouvement d’opposition, qui s’est traduit par d’importantes manifestations, s’est essoufflé après un pic dans l’année suivant le désastre de Fukushima provoqué par un gigantesque tsunami sur la côte nord-est de l’archipel. Tous les réacteurs nucléaires du Japon sont situés en bord de mer.