Pistolet laser ? Check. Combinaison de survie ? Check. Vaisseau en panne sur une planète inconnue et potentiellement hostile ? Check. Dès les premières secondes, No Man’s Sky, le très attendu jeu de Hello Games, vous fait plonger des deux pieds dans son univers : ici, on est dans la science-fiction, la pure et dure, celle des années 1970, entre la hard science et le space opera. Pas de chichis, pas de longues cinématiques de présentation du scénario, on est là pour explorer des planètes, rencontrer des races extraterrestres, bidouiller des propulseurs, et naviguer dans l’espace interstellaire.

Promenade en images dans l'univers de « No Man’s Sky »
Durée : 01:35

Présenté deux années de suite par Sony à l’E3 de Los Angeles, No Man’s Sky avait suscité de gigantesques attentes. Parce que les images présentées semblaient trop belles pour être vraies. Et parce qu’il promettait l’un des plus grands terrains de jeu de l’histoire du jeu vidéo, avec 18 milliards de milliards de planètes, générées automatiquement. Le report de la sortie du jeu, finalement disponible depuis le 10 août sur PlayStation 4 et le 12 août sur PC, n’a fait qu’augmenter les attentes.

L’inventaire combine les stocks de ressources et les technologies additionnelles. | Hello games

Et pourtant, la première heure de jeu a de quoi désarçonner plus d’un amateur d’épopées spatiales. En panne sur une planète tirée au hasard, vous découvrez rapidement qu’avant d’envisager d’explorer l’infini, il faudra d’abord régler de plus pressants problèmes : la réparation du vaisseau bien sûr, mais aussi la collecte d’éléments divers et variés, qui serviront à recharger les batteries du vaisseau, votre pistolet laser, ou, plus crucial, votre combinaison de survie, qui a une fâcheuse tendance à se vider rapidement...

On rêvait d’espaces insondables traversés à la vitesse de la lumière, et voilà que l’on se retrouve à pied, errant sans carte sur une terre plus ou moins hostile, à la recherche d’éléments qu’il faut ensuite extraire morceau par morceau, tout en jonglant avec la place limitée de son inventaire et les niveaux de batterie de sa combinaison. Bref, pas franchement épique. Zinc, plutonium, carbone, titane, chaque ressource – et elles sont nombreuses – joue un rôle, il faut donc, très vite, faire des choix : garderez-vous vos métaux rares en réserve, ou préférerez-vous stocker de grandes quantités des indispensables carburants ?

Le chemin des étoiles

No Man's Sky. | Hello games

Une fois le vaisseau réparé, le chemin des étoiles s’ouvre enfin, l’aspect « survie » de No Man’s Sky s’efface presque, et le jeu révèle, petit à petit, son gigantisme. L’exploration d’un premier système solaire permet de débloquer de nouvelles technologies, qui étendent à chaque fois le terrain de jeu accessible, et d’améliorer votre équipement. Résultat : la petite voix agaçante vous alertant sur l’état de batterie de votre combinaison n’est plus, après quelques heures de jeu et une fois des technologies débloquées, qu’un simple désagrément.

Et puis, lorsqu’un deuxième, puis un troisième système solaire s’ouvrent à vous, on comprend, enfin, à quel point le monde de No Man’s Sky est vertigineux. D’autant que chaque planète est un monde en soi, dans lequel on peut passer plusieurs heures sans en faire le tour. Plantes, animaux, des milliers d’espèces s’offrent à l’objectif de votre scanner, dans des paysages magnifiques (malgré quelques problèmes d’affichage sur la version PS4 testée) et immenses. Il est facile de se perdre dans un univers aussi riche : chaque planète est parsemée de matériaux rares, de rencontres avec des races extraterrestres intelligentes, d’avant-postes abandonnés qui peuvent receler des trésors...

C’est là que se trouve le cœur du jeu, et où il brille le plus : entrer dans l’atmosphère d’une planète nouvelle, bercé par une bande-son minimaliste mais toujours juste, pour aller explorer déserts et ravins à coups de jetpack, tandis que le soleil se lève sur un monde où l’homme semble n’avoir jamais mis le pied... Difficile de rester insensible au charme de cette exploration au petit bonheur, ce rêve d’enfant lâché dans l’immensité de l’Univers.

Une liberté qui a un prix

No Man's Sky. | Hello games

C’est l’un des points les plus marquants du jeu : très vite, la liberté est quasi totale. Libre à vous de suivre le – très succinct – fil narratif qui vous pousse à rejoindre le centre de la galaxie. Ou d’errer de planète en planète à la recherche de ressources ou de civilisations extraterrestres, dont vous devrez apprendre la langue mot à mot au fil des rencontres et des objets découverts. Mais cette liberté, permise par l’immensité du jeu, a aussi un prix : celui de répéter les mêmes gestes, encore et encore, de monde en monde, pour récolter des ressources ou pénétrer dans des bases abandonnées.

La lassitude s’installe au bout de quelques heures, et c’est au joueur de trouver « sa » parade : vous fixerez-vous comme objectif de cartographier l’ensemble des espèces rencontrées ? D’apprendre une ou deux langues extraterrestres ? De devenir le plus riche explorateur de la galaxie, pour acheter les meilleurs vaisseaux, et donner la chasse aux pirates de l’espace ? Ou chercherez-vous à rejoindre le plus vite possible le centre de la galaxie ? Oui, par moments, on s’ennuie dans No Man’s Sky. Par moments, on est perdu, aussi. Mais c’est le prix à payer pour explorer l’univers – et ce qui fait la valeur des moments magiques, ceux où l’on découvre une extraordinaire espèce extraterrestre, une technologie révolutionnaire, ou un peuple jusqu’ici inconnu... Démonstration faite : la quête, parfois, est plus importante que son accomplissement.

L’avis de Pixels :

On a aimé :

  • La beauté de l’univers
  • La liberté offerte
  • La promenade dans l’histoire de la science-fiction

On a moins aimé :

  • La répétitivité des tâches à accomplir
  • Les dialogues parfois totalement absurdes avec les extraterrestres
  • La gestion pénible de l’inventaire et des ressources (surtout à la manette)

C’est pour vous si :

  • Ce sont l’exploration et la collecte qui vous plaisent dans Minecraft
  • Vous vous êtes déjà regardé(e) dans la glace en répétant « It’s a small step for man, but a giant leap for mankind »
  • Les œuvres complètes de Frank Herbert, Dan Simmons et Arthur C. Clarke remplissent votre bibliothèque, à côté de la carte du ciel que vous avez depuis vos 14 ans

Ca n’est pas pour vous si :

  • En voiture, vous stressez dès que l’aiguille de la jauge d’essence passe sous les 50 %
  • Gérer un inventaire vous horripile
  • Vous vous êtes endormi(e) devant 2001 : l’odyssée de l’espace.

La note de Pixels :

78 éléments sur 118