Vous qui n’aimez pas la mer ; vous qui n’aimez pas la montagne ; vous qui n’aimez pas la natation synchronisée ; vous qui n’aimez pas le 50 m rifle couché ; vous qui n’aimez pas le pentathlon moderne… rassurez-vous : la Ligue 1 recommence enfin. Avantage non négligeable, on est sûrs qu’à la fin c’est une équipe française qui gagne, contrairement aux disciplines olympiques. Ouverture du bal vendredi soir à 20 heures avec un alléchant (si, si) Bastia - Paris-Saint-Germain.

Les hommes d’Unai Emery seront, encore une fois, l’attraction de ce championnat. Mais avec un Lyon revanchard, un OM au pied du mur, et des promus ambitieux, les raisons de suivre le championnat sont nombreuses. Tour d’horizon non exhaustif.

Les joueurs du Paris-Saint-Germain refont le « Déjeuner sur l’herbe » de Manet. | JACKY NAEGELEN / REUTERS

  • Le PSG, « bon gros géant »

C’est un marronnier depuis 2011 et l’arrivée des Qataris à la tête du PSG. L’équipe de la capitale, avec son armada de stars, est-elle déjà championne (pour la cinquième fois d’affilée) avant même le début de la compétition ? Ou, pour le formuler autrement, quelle équipe peut inquiéter la bande à Pastore ?

Avouons-le, sur le papier, tout semble plié. Cette année, les Parisiens ont fait un mercato « de bon père de famille », loin du bling-bling des dernières années. Pas de fuoriclasse pour remplacer Zlatan Ibrahimovic, mais cinq joueurs à même de renforcer l’équipe (pour 67 millions d’euros), dans un esprit collectif. Incroyable.

Les arrivées du Français Hatem Ben Arfa ; du Belge Thomas Meunier ; du Polonais Grzegorz Krychowiak ; de l’Argentin Giovani Lo Celso et tout récemment de l’Espagnol Jesé promettent un système de jeu tourné vers l’attaque et le pressing intense. Les très bons matchs de préparation du PSG – quatre victoires contre West Bromwich (2-1) ; l’Inter Milan (3-1) ; le Real Madrid (3-1) et Leicester (4-0) – et sa large victoire (4-1) contre Lyon lors du Trophée des champions, le prouvent.

Encore plus que la Ligue 1, le nouvel entraîneur Unai Emery, qui a remporté trois Ligues Europa avec Séville, a un autre objectif en tête : gagner la Ligue des champions ou au moins faire mieux que les quatre éliminations de suite en quarts de finale.

Pour cela, le technicien basque va devoir convaincre son président Nasser Al-Khelaïfi de refaire tourner la planche à billets pour acheter un attaquant central. Le forfait d’Edinson Cavani pour le premier match du championnat, vendredi à Bastia, montre qu’un renfort est nécessaire dans ce secteur de jeu. Emery devra aussi rapidement clore le dossier Matuidi, qui semble s’éloigner de plus en plus de Paris.

Alexandre Lacazette, comme un Lyon en cage. | JEFF PACHOUD / AFP

  • Lyon va-t-il rugir ?

Certes, L’OL a perdu 4-1 contre le PSG lors du Trophée des champions le 6 août. Certes, Umtiti est parti au Barça. Certes, Jean-Michel Aulas se plaint – à juste titre – de la distorsion concurrentielle induite par les gazodollars du Qatar dans la Ligue 1. Mais les Rhodaniens ont des raisons de se rassurer. Alexandre Lacazette est (encore) dans l’effectif et ils pourront compter sur le retour de Nabil Fekir, sérieusement blessé en septembre 2015. Le talentueux milieu sera un argument de poids pour faire fonctionner le collectif lyonnais.

L’inconnue reste l’état de forme de Mathieu Valbuena. L’international français, empêtré dans l’affaire dite « de la sextape », peine à retrouver son niveau de jeu. Le match contre Nancy, dimanche, où il devrait jouer, apportera les premiers éléments de réponse.

« Bafé, t’es assis sur le ballon! » | BORIS HORVAT / AFP

  • L’OM sauvé par la « CGT » ?

Le club phocéen va mal. Très mal. Après un an de crise, la saison 2016-2017 ne se présente pas mieux. Toujours pas de repreneurs ; un entraîneur sur la sellette ; un public mécontent et des résultats inquiétants (lors des matchs de préparations, les Marseillais ont perdu leurs trois matchs contre des équipes allemandes fort modestes, sauvant l’honneur contre les Espagnols de Gérone, promu de D2).

Mais il y a aussi des points positifs à ce tableau plutôt sombre. Le talentueux Lassana Diarra est toujours marseillais et sera même le capitaine cette saison, malgré son envie pressante de voir du pays. Il pourra donc distribuer des « caviars » à Bafétembi Gomis, en prêt, qui entend retrouver son efficacité stéphanoise. Le joueur de Swansea complétera l’attaque aux côtés de Cabella et Thauvin, trio offensif surnommé la « CGT », à l’image de la BBC du Real (Bale-Benzema-Cristiano) et de la MSN du Barça (Messi-Suarez-Neymar).

Et si Vagner Love « zlatanait » la Ligue 1? | FRANCK FIFE / AFP

  • Après Zlatan, Vagner ?

Le départ du géant suédois pour les Red Devils – où il côtoiera Pogba – n’a pas seulement arraché des larmes de désespoir aux Parisiens. Il a laissé orpheline la France du foot, qui aime les buts, les coups de gueule et les « bad boys » au grand cœur. Si aucun joueur ne semble pouvoir le remplacer en termes de charisme et d’efficacité, un attaquant peut rafler le prix du swag : Vagner Love.

Avec ce nom d’acteur de films coquins des années 1970, un parcours chaotique entre Brésil, Russie et Chine, le nouvel attaquant de l’AS Monaco a tout pour prendre la lumière cette saison et relancer sa carrière. A une condition : marquer plus de buts que lors de l’exercice précédent (4 réalisations en 12 matchs). Nous, on y croit.

Mais pourquoi faut-il des sièges baquets pour un banc de touche, par définition statique? | JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

  • Le front de l’Est

Les petits nouveaux qui arrivent de Ligue 2 ont une chance : la Ligue 1 est (très, trop) homogène après la quatrième place. Dijon, Metz et Nancy ont donc de (fortes) chances de se maintenir, un peu à l’image d’Angers en 2015-2016.

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Notons, parce que nous sommes portés sur la nostalgie, le retour en force au premier plan du football de l’Est avec Metz (se souvenir des « PP flingueurs ») et Nancy en Ligue 1 (se souvenir de Tony Cascarino) et Strasbourg (se souvenir de Mickaël Pagis) en Ligue 2. Nous aurons donc droit à deux beaux derbys cette saison. « Amuse-toi bien en Meurthe-et-Moselle », comme dit le poète urbain.

  • Les causeries de Dupraz

C’est LA vidéo de la saison dernière. Pascal Dupraz, coach de Toulouse qui, grâce à une causerie, remet son équipe d’aplomb et lui permet de sauver sa place dans l’élite.

Qui, cette année, pourra en faire autant ? Qui pourra tirer les larmes des sentimentaux que nous sommes ? Qui pourra inspirer Oliver Stone ? Qui sera le Al Pacino de Ligue 1 ?

L'Enfer Du Dimanche - Discours Du Coach (Scène Mythique)
Durée : 04:27

Pour être tout à fait honnêtes, nous n’en avons aucune idée. Mais Dupraz a déjà fait parler de lui avant même la reprise, dans un échange d’amabilités avec Luis Fernandez (voir ici).

  • Les « Expendables » bordelais

Cette saison, le Bordeaux à déguster sera un millésime 2006. Avec l’achat de Jérémy Ménez (venu du Milan AC) et Jérémy Toulalan (venu de l’AS Monaco), les Girondins seront très vintage. En pariant sur l’expérience comme on dit poliment, le club au scapulaire peut créer la surprise, un peu à la façon des Expendables de Sylvester Stallone, films qui réunissent les gros bras des films d’actions des années 1980 et 1990 qui écrasent tout sur leur passage.

Jérémy Ménez dans une adaptation footballistique de l’album de Tintin, « L’Oreille cassée » | LOIC VENANCE / AFP

  • Le très beau maillot-hommage de Nice

Pour finir, et sur une note sérieuse, nous tenons à saluer le très bel hommage de l’OGC Nice aux victimes de l’attentat du 14 juillet sur la promenade des Anglais. Dimanche 14 août face à Rennes, les joueurs porteront un maillot blanc, sans sponsors, où les 85 noms des personnes mortes forment un cœur. Ces tuniques commémoratives seront vendues aux enchères après la rencontre, et l’intégralité des fonds récoltés sera reversée aux associations de victimes.

Le club explique sur son site que la journée sera spéciale à plus d’un titre : « Dès l’échauffement tous les protagonistes – Niçois, Rennais et officiels – entreront dans l’arène avec un tee-shirt blanc. (…) En marge du terrain, l’hommage se tiendra également en tribune. A l’image des joueurs, tous les supporteurs niçois sont invités à s’habiller en blanc pour ce lever de rideau pas comme les autres. Des tifos de la même et unique couleur seront mis en place par le club et les différents groupes de supporteurs, pour habiller la commémoration d’un trait d’union collectif. Un hommage individuel sera ainsi rendu à chacune des 85 victimes avant le coup de sifflet. »

Programme de la 1re journée de Ligue 1

Vendredi 12 août
Bastia - Paris SG (20 heures)
Monaco - Guingamp (20 h 30)

Samedi 13 août
Bordeaux - Saint-Etienne (17 heures)
Caen - Lorient (20 heures)
Dijon - Nantes (20 heures)
Metz - Lille (20 heures)
Montpellier - Angers (20 heures)

Dimanche 14 août
Nancy - Lyon (15 heures)
Nice - Rennes (17 heures)
Marseille - Toulouse (20 h 45)