Documentaire sur Arte à 23 h 25

London's Burning - bande-annonce - ARTE
Durée : 00:31

Avec le chanteur de Die Toten Hosen pour guide, une balade dans les hauts lieux du mouvement culturel où s’illustrèrent le Clash et les Sex Pistols.

Adolescent allemand en virée à Londres au milieu des années 1970, Campino découvre l’énergie du punk rock, ses groupes, ses excès, ses modes. De ­retour chez lui, à Düsseldorf, il va se lancer dans la musique pour devenir, au début des années 1980, le chanteur de Die Toten Hosen, groupe punk rock à la jolie carrière internationale.

Le temps a passé, mais le quinquagénaire Campino n’a pas perdu son intérêt pour le punk. Et le voilà de retour à Londres afin de retrouver ses vieux amis et d’en profiter pour savoir si les groupes mythiques des années 1975-1979 ont laissé un quelconque héritage à la jeunesse d’aujourd’hui. De King’s Road à Soho, devant ce que furent les endroits mythiques de la scène punk, du 100 Club au Roxy en passant par le Dingwalls, Campino nous entraîne dans une période plutôt excitante.

Campino, le leader de Die Toten Hosen, sur les traces du punk, à Londres. | © ALEX SEIDENSTÜCKER

En 1977, les Sex Pistols faisaient scandale en hurlant leur haine de la société à la face de Sa Majesté ­Elizabeth II, qui fêtait son jubilé d’argent. Aujourd’hui, ce qu’il est convenu d’appeler la culture punk (musique, design et mode) a ­évidemment été récupéré par les autorités, le punk faisant même l’objet, à Londres, d’un parcours touristique.

« Le punk est né à New York mais s’est fait connaître à Londres », rappelle Campino. Dans les années 1970, Londres est une ville en plein marasme économique, où la violence est très présente et les rapports sociaux, tendus. Alors que la musique populaire britannique s’américanise et que des groupes gentillets comme les Bay City Rollers font un tabac, les premiers groupes punk apparaissent en réaction et provoquent un sacré chambardement, aussi bien musical que vestimentaire. Dans un pays où une demi-douzaine d’hebdomadaires musicaux diffusant à des centaines de milliers d’exemplaires en parlent, le punk devient un mouvement à la mode.

Sex Pistols - God Save The Queen
Durée : 03:35

Parmi les nombreuses images d’archives de ce documentaire à la fois survolté et un brin nostalgique, les extraits de concerts de groupes de l’époque permettent de rappeler l’énergie folle qui s’en dégageait. Quelques secondes en compagnie des Sex Pistols, des Damned, de Generation X, des Slits, du Clash ou même des Boomtown Rats suffisent pour avoir envie de pogoter et de hurler en leur compagnie.

Insultes et masturbation en direct

Autres images d’archives : celles datant du 1er décembre 1976. Ce soir-là, Bill Grundy, célèbre animateur de télévision, invite les Sex Pistols sur le plateau de son émission du « Today Show ». Les insultes fusent en direct et, le lendemain, certains journaux parleront de « saboteurs de la société ». Pour rappel, durant leur courte carrière, les Sex Pistols n’ont sorti qu’un album (Never Mind the Bollocks, en 1977). Cet album unique fut une sacrée claque à la face de l’Angleterre ­paternaliste, conservatrice et coincée de l’époque.

sex pistols - bill grundy tv show
Durée : 01:53

Quelques années plus tard, en 1979, une autre artiste de la galaxie punk, l’(Est)-Allemande Nina Hagen, provoqua un scandale télévisuel à grande échelle lors d’une séance de masturbation en direct à la télévision autrichienne. Cet extrait est également visible dans ce documentaire qui, outre d’épatantes archives, donne la parole à de nombreux témoins : du producteur et réalisateur Julien Temple à Viv Albertine, guitariste des Slits, en passant par Bob Geldof (ancien leader des Boomtown Rats), Tony James (bassiste de ­Generation X) ou Charlie Harper (chanteur des UK Subs), qui estime que « le punk est toujours vivant, partout. Mon petit-fils fait partie d’un groupe punk et il y met une énergie folle ».

UK Subs - Riot
Durée : 02:25

London’s Burning, de Simon Witter et Hannes Rossacher (Allemagne, 2016, 85 min). Le samedi 13 août à 23 h 25 sur Arte. Rediffusion le jeudi 25 août à 2 h 25. Sur Arte+7 jusqu’au vendredi 11 novembre.