Jean-Charles Valladont pense déjà aux Jeux olympiques de Tokyo. | LEONHARD FOEGER / REUTERS

L’archer Jean-Charles Valladont a remporté la médaille d’argent individuelle, vendredi 12 août aux JO-2016 de Rio. Le « taulier » de l’arc français, selon les mots de l’entraîneur de l’équipe de France Marc Dellenbach, a encore visé juste, même en finale, jusqu’à la dernière manche. Mais le Sud-coréen Ku Bonchan, numéro 2 mondial et déjà sacré par équipes samedi, était vraiment trop fort (7-3).

« Je fais du tir à l’arc pour me faire plaisir. En finale, tu sais que tu as ta médaille. Tu tires sans pression, c’est vraiment l’extase. Ça m’a rendu très heureux », a confié le Français à l’issue du podium. « J’étais venu pour une médaille. Aujourd’hui, elle est à moi. »

Le parcours du Franc-comtois n’a pourtant pas été de tout repos. Il s’est fait peur en quarts de finale, en battant l’Italien Mauro Nespoli à la flèche décisive. Mais le chasseur a su se faire patient, et après avoir raté ses premiers sets, il a réussi à revenir dans le match et à rattraper sa proie.

Rebelote en demi-finale : mené par le Néerlandais Sjef van den Berg, numéro 5 mondial, il est revenu dans la partie, et a fini par faire craquer son adversaire avant de s’imposer malgré le vent (7-3).

« Avec ton arc, si tu veux arriver à tirer un sanglier ou un chevreuil, tu es obligé d’approcher à 15-20 mètres au grand maximum .»

« Si on tire trois flèches par an, c’est le bout du monde. La satisfaction, c’est d’avoir réussi à tuer un sanglier avec ton arc après quatre heures à ramper dans un champ de maïs. C’est un peu comme aller chercher une médaille olympique une fois tous les quatre ans », compare le tout nouveau vice-champion olympique, passionné de chasse.

Chasse, pêche et festins

Au quotidien, Jean-Charles Valladont partage sa vie entre l’Insep, les parties de chasse, de pêche, sa cave et sa cuisine. L’archer de Boussières, à une dizaine de kilomètres de Besançon, reste éloigné des réseaux sociaux, préférant descendre en Sologne après un entraînement pour y passer une nuit à l’affût dans un mirador, plutôt que de s’adonner à un quelconque vice électronique.

« J’aime la bonne bouffe. Il y a des gens qui rentrent chez eux et se mettent sur un divan à jouer à la PlayStation, à aller sur internet, sur les réseaux sociaux. Moi, je rentre chez moi le soir, et si j’ai deux heures, je fais cinquante saucissons. »

Le tir à l’arc n’est donc pas arrivé par hasard dans la vie du Doubien, âgé de 27 ans. « On peut boire et bien manger au tir à l’arc, on n’est pas un sport où on a besoin de sauter à la perche. Si on fait cent kilos, on n’arrivera pas à monter à plus trois mètres. Ce n’est pas le cas. Ce qu’il faut, c’est être fort physiquement et psychologiquement. On peut obtenir de très bonnes performances en étant comme ça », assure-t-il.

Sa compagne se plaît à dire qu’il serait prêt à échanger une médaille contre une maison en Sologne. Lui en doute, même si « ce paradis de la chasse » le « rend heureux ». S’il n’a pas arrêté sa décision concernant un éventuel déménagement, il a, en revanche, déjà Tokyo et les JO-2020 en tête. « Je serai à Tokyo, affirme-t-il. Je vais tout faire pour y être. Je n’ai pas eu l’or aujourd’hui, alors... »