Earvin Ngapeth et les Bleus ont chuté face aux Etats-Unis samedi à Rio. | YVES HERMAN / REUTERS

Après deux succès de rang contre le Mexique et le Canada, les vollyeurs français ont chuté une deuxième fois dans ce tournoi olympique. Samedi 13 août à Rio, les Bleus de Laurent Tilie ont été dominés en quatre manches par les Etats-Unis (25-22, 25-22, 14-25, 25-22). Cette victoire américaine relance totalement le groupe A.

Le Maracazinho, le « petit Maracana », situé juste à côté du stade mythique de Rio, était bien rempli ce samedi avec environ 8 000 spectateurs pour cette rencontre décisive. Juste avant, dans le cadre du groupe B, les Russes s’étaient imposés 3-2 face aux Polonais. Le volley est l’un des sports majeurs au Brésil, quatre fois champion olympique (deux chez les hommes, deux chez les femmes). Les Cariocas ont pris fait et cause pour les Français, peut-être en raison de la victoire des Américains sur leurs protégés lors du match précédent.

Le début de match est tonitruant du côté des Bleus, les points spectaculaires s’enchaînent. Sur le 14e point, Ngapeth réceptionne le ballon d’un surprenant retourné acrobatique du pied et conclut lui-même l’action à trois mètres du filet. L’équipe de France se détache rapidement dans le premier set (17-10) mais la machine se dérègle subitement. Les Etats-Unis reviennent dans le coup. Impressionnant jusque-là, Earvin Ngapeth a un passage vide qui suffit à relancer les adversaires. Au contraire, Matthew Anderson est en réussite et n’est pas avare de smash gagnant.

Battus par les Canadiens et les Italiens, les Américains, triples médaillés d’or aux JO (1984, 1988 et 2008), jouent leur peau dans ce tournoi et ça se sent. Et pour cause, ils ne sont pour le moment que cinquième alors que les quatre premiers des deux groupes se qualifient pour les quarts de finale. La première manche échoit logiquement aux volleyeurs américains qui l’emportent 25-22.

Un groupe indécis

Les Etats-Unis ont battu la France en quatre sets (25-22, 25-22, 14-25, 25-22). | YVES HERMAN / REUTERS

Dominés mais pas encore vaincus, les Français s’accrochent dans le début du deuxième set. Ngapeth se remobilise et se montre à nouveau en réussite. Antonin Rouzier est également présent en attaque. Le jeu se resserre et les deux équipes sont au coude-à-coude. Côté américain, Aaron Russell et Taylor Sander épaulent parfaitement Matthew en attaque. La supériorité athlétique de leurs adversaires semble faire basculer la rencontre. Le bloc des États-Unis est plus imperméable et la qualité de services met à mal la réception tricolore. La deuxième manche se termine par un service des Bleus dans le filet sur le même score que la première (25-22).

Le réveil des joueurs de Laurent Tilie intervient dans le troisième set. Plus présent, à l’image du bloc victorieux de Nicolas Le Goff, l’équipe de France démarre en trombe. Ngapeth joint toujours le spectaculaire à l’efficace. Sur le neuvième point, un challenge (arbitrage vidéo) demandé à propos par ce dernier permet aux Bleus de virer à 9-3 au lieu de 8-4. L’écart ne cesse de se creuser. Le Goff réussit notamment un service gagnant lobé qui vient mourir sur la ligne. Le libéro Jenia Grebennikov félicite ses coéquipiers. Le troisième set est remporté largement (25-14).

La tension s’empare des deux camps. Chaque point est disputé comme s’il s’agissait d’une balle de match. Antonin Rouzier fait exploser le Maracazinho en allant rattraper une première fois un ballon au-delà des panneaux publicitaires et en réceptionnant au sol quelques secondes plus tard un autre ballon. Les Bleus jouent désormais à domicile. Les services américains sont sifflés, les réussites françaises célébrées comme si les Brésiliens jouaient. Il faut avoir les nerfs solides pour résister, ce que possèdent apparemment les volleyeurs au maillot blanc. Les Etats-Unis, plus solides, concluent le match en quatre sets.

Battus deux fois au début du tournoi, les Etats-Unis enchaînent leur deuxième victoire : face au Brésil et face à la France. Derrière l’Italie, seule équipe invaincue, ce groupe A s’annonce indécis. Les Bleus joueront leur avenir lors d’une rencontre décisive dans deux jours face au pays organisateur.

Earvin Ngapeth a perdu avec les Bleus mais il a réussit un geste exceptionnel lors d’une réception acrobatique avec le pied. | Matt Rourke / AP