Le socialiste Ange-Pierre Vivoni, maire de Sisco (Haue-Corse), a pris un arrêté interdisant le « burkini » sur les plages de sa commune, après les incidents violents du week-end, a-t-il annoncé lundi 15 août. Il sera enregistré dès mardi en préfecture, a-t-il précisé.

M. Vivoni a réuni dimanche soir un conseil municipal extraordinaire, au lendemain d’une violente rixe entre jeunes corses et d’autres d’origine maghrébine qui a fait cinq blessés. Selon des témoins, la rixe éclata quand plusieurs familles musulmanes se baignant dans une crique près du village de Sisco furent prises en photo par des touristes.

La mairie de Sisco a pris dimanche soir la décision d’annuler les festivités du 15 août dans la commune, « pas pour des raisons de sécurité mais parce que les habitants n’ont pas la tête à ça », selon M. Vivoni.

Enquête de flagrance

Le maire de Sisco appuie sa décision sur deux arrêtés similaires : celui de la mairie de Cannes, validé par la justice, et celui de Villeneuve-Loubet, pris à la suite du premier.

Une enquête de flagrance « pour violence en réunion » a été ouverte pour « établir l’origine » des faits de samedi, selon le parquet de Bastia.

Dimanche, environ 500 personnes ont participé à Bastia à un rassemblement dans une atmosphère tendue. Criant « aux armes ! On va monter parce qu’on est chez nous », la foule s’est dirigée vers le quartier populaire de Lupino, dont les gendarmes mobiles ont bloqué l’entrée.

Manifestation dans le quartier de Lupino, à Bastia, le 14 août. | PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP