« La vie des musulmans compte », peut-on lire sur les pancartes brandies lors d’un rassemblement, lundi 15 août, après la cérémonie de prière en mémoire de l’imam Maulama Akonjee. | KENA BETANCUR / AFP

La police de New York a annoncé, lundi 15 août, la mise en examen d’un suspect après le double meurtre, samedi, d’un imam et de son assistant, en pleine rue, près de leur mosquée du Queens. Oscar Morel, un résident de Brooklyn âgé de 35 ans, sera poursuivi pour meurtre et de possession d’arme, a indiqué à l’Agence France-Presse l’inspecteur Hubert Reyes, de la police de New York.

Son signalement et un portrait-robot avaient été diffusés dimanche par la police, qui demandait l’aide du public pour tenter de l’identifier. Elle l’a arrêté dimanche soir, après avoir suivi la trace de la voiture dans laquelle il s’était enfui. Deux heures avant le double meurtre, à 5 km de là, il avait heurté quelqu’un sans s’arrêter. Il a aussi cherché en vain, dimanche soir, à échapper à la police qui surveillait sa voiture, a précisé le responsable de l’enquête, Robert Boyce, lors d’une conférence de presse.

« La vie des musulmans compte »

L’imam Maulama Akonjee, un homme de 55 ans qui avait émigré du Bangladesh, et son assistant Thara Uddin, âgé de 64 ans, marchaient dans la rue en tenues traditionnelles musulmanes, samedi, quand ils ont été tués par balle, en plein jour. Un homme armé, qui les suivait de près, leur avait tiré dans la tête.

La police n’a pas exclu lundi soir le crime de haine, tout en indiquant que le motif du double meurtre n’était toujours pas clair. L’imam avait sur lui plus de 1 000 dollars quand il a été attaqué, mais son agresseur n’a pas pris l’argent, selon la police.

Une cérémonie de prières en mémoire des deux victimes s’est tenue lundi. Elle a rassemblé plusieurs centaines de personnes à Brooklyn. Avant cette cérémonie, des musulmans de New York avaient réclamé des mesures de sécurité renforcées. Plusieurs centaines ont marché jusqu’au lieu du meurtre, portant des pancartes qui proclamaient « La vie des musulmans compte » et réclamant « justice ».

Policiers supplémentaires

Des membres de la communauté musulmane ont fait état d’une islamophobie grandissante, nourrie par de récents attentats et par des déclarations hostiles du candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump. Certains ont demandé lundi que des caméras soient installées à l’extérieur des mosquées.

Le maire de New York, Bill de Blasio, a déclaré que des policiers supplémentaires seraient affectés à la sécurité des mosquées et de la communauté musulmane. Lors d’une conférence de presse, il a exprimé sa détermination : « Nous allons nous assurer que celui qui a fait ça soit traduit en justice, je peux vous le garantir. »