Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) veut attaquer tous les arrêtés municipaux interdisant le port du « burkini » à la plage, ce maillot de bain recouvrant le corps et la tête des femmes, sur les plages de leurs communes.

« Nous irons devant les juridictions locales dans toutes les villes où des arrêtés ont été pris », a annoncé mercredi 17 août à l’AFP son porte-parole Marwan Muhammad, pour qui la « bataille juridique » se déroulera sur « le long terme ».

Les maires de Cannes, Mandelieu-la-Napoule, Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) et Sisco (Haute-Corse) ont pris dernièrement des arrêtés interdisant les tenues de baignade ayant un caractère religieux « ostentatoire ». Le député-maire Les Républicains du Touquet (Pas-de-Calais), Daniel Fasquelle, a annoncé mardi son intention de prendre également la même mesure.

Recours devant le Conseil d’Etat

Par ailleurs, après le rejet par le tribunal administratif de Nice de sa demande de suspension de l’arrêté municipal pris par la mairie de Cannes, le CCIF a déposé mardi ses arguments et son recours devant le Conseil d’Etat.

Marwan Muhammad met en garde les autorités :

« La situation s’envenime. Des communautés sont montées les unes contre les autres. Ça a des conséquences sur la manière dont les gens se perçoivent les uns les autres. Et ça a des conséquences, comme en Corse. »

Une rixe a éclaté samedi entre les membres de trois familles, d’origine maghrébine, et des jeunes de la région de Sisco, qui ont reçu le renfort de proches, faisant cinq blessés légers. Certains témoins ont évoqué un différend lié à des photos prises par des touristes de baigneuses en burkini. Mais « l’élément déclencheur » de la bagarre est encore « inconnu ».