Mahiedine Mekhissi a terminé quatrième de la finale du 3000 m steeple mercredi à Rio. | David J. Phillip / AP

Mahiedine Mekhissi n’aura pas réussi la passe de trois. Combatif, il s’est battu jusqu’au bout malgré les difficultés. Il termine tout de même à la quatrième place, loin derrière le Kényan Conseslus Kipruto, l’Américain Evan Jager et son grand rival Ezekiel Kemboi. Cet accessit n’a cependant pas le goût de la défaite. Revenu d’une longue blessure, le spécialiste français du 3000 m steeple ne pouvait pas faire mieux.

Sa longue foulée avait émergé aux yeux du grand public le soir du 18 août 2008 dans la moiteur de l’été pékinois. En finale des Jeux olympiques, presque inconnu, Mahiedine Mekhissi s’était emparé de la médaille d’argent du 3000 m steeple, laissant derrière lui notamment deux Kényans, terreurs de la discipline. Après avoir confirmé son statut à Londres en 2012, une deuxième à nouveau derrière le Kényan Ezekiel Kemboi, l’athlète français a échoué à monter sur un troisième podium olympique mercredi à Rio.

Sous la chaleur écrasante du soleil de midi, l’hiver carioca est cette année plutôt frivole, le Rémois n’a pas fait de miracle mais il a fait honneur à sa réputation. Il a tenté de faire illusion d’entrée en se plaçant derrière l’ultra favori, le Kényan Conselsus Kipruto. Puis, il n’a cessé de perdre du terrain. A la mi-course, son compatriote Yoann Kowal lui passait même devant, provisoirement. Devant, l’Américain Evan Jager impulsait un train d’enfer, suivi de près par les deux Kényans Kipruto et le double champion olympique Ezekiel Kemboi (2004 et 2012).

Lors du dernier tour, il parvenait à placer une accélération dont il a le secret, pour venir échouer au pied du podium en 8 min 11 s 52, son meilleur chrono de la saison. Kipruto réalisait 8 min 03 s 28, Jager 8 min 04 s 28 et Kemboi, tenant du titre détrôné 8 min 08 s 47.

De retour de blessure

Perturbé par une blessure au pied puis au tendon d’Achille droit, le Français a dû faire face à une longue période d’inactivité. Neuf mois sans courir, vingt sans compétition. « Je reviens de loin, résumait-il fin juillet avec le recul. C’était ma première longue blessure. Il fallait être patient. Ça n’a pas été facile. Parfois, on se dit qu’on ne va jamais revenir. Tu te dis que peut-être tu ne referas jamais du haut niveau. Une rupture du tendon d’Achille, ce n’est pas évident. »

La reprise, cette année, n’a pas été des plus aisées. Le 22 mai, face aux meilleurs mondiaux, Mahiedine Mekhissi a dû abandonner au meeting de Rabat, complètement hors du coup. Et ne s’est pas confronté depuis au gratin de la discipline.

Seulement 28e performeur de l’année, Mekhissi est arrivé à Rio un peu dans l’inconnu. « Souvent, j’arrive dans un championnat avec l’un des meilleurs chronos. Là, je ne suis pas dans les meilleurs, reconnaissait-il avant les Jeux. Mais mon chrono est anecdotique, parce que je sais que je suis capable de courir plus vite. Aux championnats d’Europe, je n’étais pas forcément confiant. Mais j’ai gagné la course et cela m’a conforté pour la suite. C’est vrai que je n’ai pas fait beaucoup de courses cette année. Il fallait s’adapter. »