Ricky Rubio tombe sur Tony Parker, seul Bleu à surnager en première période face à l’Espagne. | EMMANUEL DUNAND / AFP

Comme à Londres il y a quatre ans, l’équipe de France de basket a été éliminée en quarts de finale du tournoi olympique par l’Espagne, cette fois sans jamais donner l’impression de pouvoir la battre. Le score est sans appel : 92-67.

Pour le dernier match de Tony Parker en bleu, ainsi que de Florent Piétrus et Mickaël Gelabale, l’équipe de France n’aura aucun regret sinon celui d’être complètement passée à côté de son match, face à sa rivale de la dernière décennie.

Dépassée dans l’engagement et collectivement, la France n’a jamais joué avec l’intensité d’un quart de finale olympique, dans une salle éteinte à l’atmosphère d’un match de présaison. Ses balles perdues (16) et ses nombreux oublis défensifs étaient de trop face à une Espagne récitant son basket.

La Roja fera un adversaire redoutable pour les Etats-Unis en demi-finales, si d’aventure la Dream Team passe l’obstacle argentin plus tard dans la journée.

Failles défensives

L’équipe de Sergio Scariolo a d’abord fait tomber la foudre à trois points grâce à Rudy Fernandez et Nikola Mirotic, complètement abandonnés par une défense focalisée sur Pau Gasol. Elle a ensuite accru son avance grâce à ses intérieurs remplaçants et à une défense de zone face à laquelle ni Nando de Colo ni Thomas Heurtel, au relais de Parker, n’ont trouvé la solution.

L’idée d’un exploit a vite été éteinte au retour des vestiaires par l’adresse de Nikola Mirotic et des arrières espagnols.

Hormis Tony Parker, tous les Français ont pris une leçon de basket. Les failles défensives mais surtout offensives de Rudy Gobert ont été criantes face à Nikola Mirotic et Pau Gasol. Nicolas Batum a abandonné son rôle offensif comme depuis le début du tournoi et n’a pas compensé, comme il l’avait fait auparavant, par l’effort collectif.

Tony Parker quitte donc la scène internationale sans jamais avoir battu Pau Gasol et son Espagne, en onze rencontres, puisque le Catalan était absent lors de la victoire tricolore à l’Euro 2013. L’entraîneur Vincent Collet n’a pas réussi non plus à déjouer les plans de son homologue italien Sergio Scariolo, qu’il n’aura jamais dominé dans un match France-Espagne.

Treize points à la mi-temps

La veille, le sélectionneur français avait prévenu : maîtriser Pau Gasol serait une clé du match, mais il ne faudrait pas pour autant laisser ses arrières en profiter. C’est pourtant ce qu’ils ont fait. Bien contrôlé dans le premier quart-temps, Gasol a distribué vers Rudy Fernandez et Nikola Mirotic, qui a traîné sans cesse derrière la ligne. Quatre tirs primés ont donné un premier avantage (15-8) à la France, plombée par 4 pertes de balle déjà.

La France a été heureuse de revenir à 19-16 à la fin du premier quart, mais c’est ensuite la mobilité des intérieurs remplaçants de l’Espagne, notamment Willy Hernangomez, qui lui a permis de creuser un nouvel écart. Nikola Mirotic a repris son œuvre à trois points en fin de mi-temps, et à la sonnerie les Français sont rentrés au vestiaire la tête basse, avec un débours de 13 points (43-30).

Le souvenir de la demi-finale de l’Euro 2013, en Lituanie, lors de laquelle la France fut menée de 14 points à la mi-temps avant de s’imposer en prolongation, laissait planer l’espoir d’un deuxième retour improbable.

Mais dès la reprise, Nikola Mirotic à nouveau (meilleur marqueur, avec 23 points), et même Ricky Rubio, qui n’a pas rentré un tir depuis le début du tournoi olympique, ont éteint une éventuelle flamme française avec deux paniers consécutifs à trois points (53-35).

La France a alors complètement arrêté de défendre, de même que l’Espagne, et la fin de mi-temps a tourné au match d’entraînement. Une balade à Rio pour les Espagnols et un long calvaire pour les Français, qui ont aligné leurs remplaçants. Tony Parker, regard noir, partageant son incompréhension avec ses voisins de banc Nando de Colo et Charles Kahudi. Il est entré en jeu dans le dernier quart-temps, sans vraiment profiter de ses dernières minutes en bleu, ni de son tour d’honneur dans l’arène olympique.