Les enquêteurs belges cherchent activement à retrouver Oussama Atar, cousin des frères El Bakraoui, qui se sont fait exploser dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars. C’est l’un des hommes « les plus recherchés de Belgique et même d’Europe », a indiqué une source proche du dossier à l’Agence France-Presse, mercredi 17 août. Sa mère, sa sœur et « l’un de ses amis » ont été arrêtés dans la nuit du 11 au 12 août lors de perquisitions près de Bruxelles, puis relâchés quelques heures plus tard.

Oussama Atar, Belgo-Marocain de 32 ans, est en fuite et n’a pas donné signe de vie « depuis au moins deux ans ». Selon la source proche du dossier, les enquêteurs le soupçonnent avec de « très fortes » présomptions d’être lié aux attentats du 22 mars à Bruxelles, où ses cousins Ibrahim et Khalid El Bakraoui s’étaient fait exploser avec un troisième kamikaze, tuant 32 personnes.

Oussama Atar est également le cousin des frères Moustapha et Jawad Benhattal, arrêtés le 18 juin pour « tentative d’assassinat dans un contexte terroriste » et soupçonnés, selon la presse belge, d’avoir voulu commettre un attentat avec un complice soit pendant une retransmission publique du match de l’Euro Belgique-Irlande, soit dans une artère commerçante de Bruxelles.

Emprisonné à Abou Ghraib

Loin d’être un inconnu des services de police, Oussama Attar avait été interpellé en février 2005 à Ramadi, en Irak, alors en pleine guerre deux ans après l’intervention américaine. Il avait été condamné à dix ans de prison pour avoir illégalement franchi la frontière entre la Syrie et l’Irak, selon son avocat de l’époque, Me Vincent Lurquin.

Emprisonné dans plusieurs établissements irakiens, dont la fameuse prison d’Abou Ghraib, rouverte par les Américains, il était retourné en Belgique en septembre 2012, après sa libération. « Je ne sais pas ce qu’il est devenu » ensuite, assure Me Lurquin.

Sa famille ayant choisi de médiatiser son cas dans l’espoir de le faire libérer, il avait à l’époque bénéficié d’une campagne de soutien de la part de personnalités politiques ou d’ONG, comme Amnesty International, qui le disaient atteint d’une tumeur au rein.

Dans une interview en février 2011 au quotidien Le Soir, il avait expliqué s’être rendu en Syrie « pour étudier l’arabe », avant de se rendre en Irak par l’intermédiaire d’une association pour y acheminer des médicaments.

Yassine Attar également interpellé en mars

Alors que la cellule terroriste qui est passée à l’acte à Bruxelles le 22 mars est intimement interconnectée avec celle des attaques de Paris du 13 novembre, le nom d’Oussama Atar n’a commencé à apparaître dans les radars des enquêteurs qu’après les attentats en Belgique.

Dans un premier temps, les services de police ont commencé à s’intéresser à son frère Yassine, dans le cadre de l’enquête sur les tueries parisiennes. Selon nos informations, Yassine Attar apparaissait alors, début janvier, comme un moyen de remonter jusqu’à Khalid El-Bakraoui, suspecté seulement à l’époque d’être un soutien de la cavale de Salah Abdeslam.

Dans le cadre de ces ramifications sans fin que sont les réseaux terroristes franco-belges, début 2016, Yassine Atar et Moustapha Benhattal avaient été placés sur écoute. Mais celles-ci n’avaient rien donné. Les enquêteurs avaient alors dû se résoudre à abandonner celles concernant Yassine Atar – interpellé finalement en mars pour un dossier terroriste distinct – car il était alors « à l’étranger » pour une longue période.