Le stade Maracana, qui a accueilli la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio, le 5 août. | DAMIEN MEYER / AFP

La justice brésilienne a annoncé mercredi 17 août avoir autorisé le déblocage de fonds publics au Comité d’organisation des JO Rio-2016, pour garantir la bonne tenue des Paralympiques, organisés du 7 au 18 septembre. Un juge du tribunal fédéral de la 2e région de la ville a suspendu une décision judiciaire précédente qui interdisait tout transfert d’argent à l’organisme, tant que celui-ci n’aurait pas apporté des gages crédibles sur la transparence de ses dépenses et recettes.

Le magistrat a donné droit à un recours présenté par la municipalité de Rio et par le gouvernement fédéral brésilien. Il a néanmoins souligné que la suspension de la décision précédente n’enterrait pas l’action initiée par le ministère public. Il a ainsi jugé « appropriée la poursuite d’un ample examen de la comptabilité » de Rio-2016, « et si nécessaire d’identifier punir les responsables de détournements ».

Les caisses du comité, financé à 100 % par des fonds privés sont à sec, selon ses responsables qui ont appelé les pouvoirs publics à la rescousse. Les Bourses destinées à prendre en charge les voyages d’athlètes paralympiques originaires de 40 à 60 pays pauvres n’ont toujours pas été payées par Rio-2016 à leurs fédérations alors qu’elles auraient dû l’être il y a plus de deux semaines.

« Une honte pour le Brésil »

« Ce serait une honte pour le Brésil de ne pas faire ces Jeux », avait affirmé lundi le maire de Rio, Eduardo Paes, offrant de débourser jusqu’à 150 millions de réais (42,4 millions d’euros) si nécessaire. « Ce qui affecte les Jeux paralympiques, c’est évidemment les faibles ventes de tickets et un manque de sponsors. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas été en mesure de chiffrer exactement de combien d’argent nous allons avoir besoin », a expliqué cette semaine le porte-parole de Rio-2016, Mario Andrada.

La question est ultra sensible dans le pays, où le scandale de corruption Petrobras ébranle presque toute l’élite politique, trois ans à peine après les manifestations massives contre la lourde facture publique du Mondial-2014 de football.

Le comité d’organisation des JO a aussi subi de plein fouet les conséquences de la sévère récession économique qui frappe le Brésil. Son budget est passé de 4,2 à 7,4 milliards de réais (2 milliards d’euros) entre 2009 et 2015 en raison de l’inflation et de l’ajout de quatre sports dans les programmes olympique et paralympique. Mais les recettes n’ont pas été à la hauteur. Son président, Carlos Nuzman, a obtenu début juin une avance de paiement sur le total de 1,5 milliard de dollars versés par le CIO après les Jeux.