Le président russe, Vladimir Poutine, au Kremlin, le 10 août. | POOL / REUTERS

Les indicateurs économiques publiés récemment sur la Russie ne sont pas bons. L’économie nationale continue de reculer, tandis que le reste de l’économie mondiale continue de croître. En d’autres termes, on ne peut pas blâmer des facteurs externes pour expliquer cette situation, souligne The Moscow Times. Le budget, cependant, ne s’est pas ajusté au nouveau niveau des prix du pétrole. Dans une tentative de maintenir le déficit dans les limites, le gouvernement a gelé les salaires et les retraites, et réduit les investissements et les dépenses courantes. Mais empêché d’emprunter des fonds suffisants sur les marchés financiers, et peu disposé à privatiser, le gouvernement est maintenant fortement tributaire de son « fonds de réserve », qui s’est réduit… et pourrait s’évanouir. Aucun programme de réforme actuellement mis en œuvre n’est susceptible de stimuler la croissance économique à 4-5 % l’an prochain. Cela signifie que le budget fédéral sera à court de fonds dans les deux, trois prochaines années au moins. La promotion d’Alexeï Koudrine au Conseil économique présidentiel avait stimulé l’espoir de nouvelles réformes. Mais ces espoirs ont été rapidement compromis par le fait que M. Koudrine a exclu une réforme avant 2018, et que Poutine a alors demandé des plans concurrents d’autres factions au sein du gouvernement, y compris à l’économiste nationaliste Sergueï Glaziev. Cette concurrence bureaucratique réduit les possibilités d’un plan global. Poutine lui-même est peu enclin à prendre une décision sur la politique économique avant sa probable réélection en mars 2018. Aujourd’hui, la Russie est confrontée à deux obstacles bien connus pour le développement économique : le premier est son climat d’investissement épouvantable, qui empêche les entreprises de se développer ; le second est les sanctions occidentales qui isolent l’économie russe de la coopération mondiale et réduisent sa compétitivité. Si ces problèmes ne sont pas résolus – et sur le dossier ukrainien Poutine n’est pas près de se retirer – aucune politique économique ne pourra fournir les résultats nécessaires.