Jusque-là, la très touristique ville de Van, qui héberge une population mixte kurde et turque, avait été épargnée par les violences du PKK visant les forces de sécurité. | AP

Trois personnes – deux civils et un policier – ont été tuées et 73 blessées (dont 20 policiers), jeudi 18 août à Van, dans l’est de la Turquie, dans un attentat à la voiture piégée. Le gouverneur local a attribué l’attentat au « groupe terroriste », formule par laquelle les autorités désignent le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation rebelle kurde illégale.

L’attentat, qui a provoqué des dégâts considérables, visait un commissariat de police à Ipekyolu, un quartier central de la ville de Van, a indiqué Ibrahim Tasyapan, le gouverneur de Van, cité par l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Environ une tonne d’explosifs aurait été utilisée, selon l’agence de presse Dogan.

A la suite de l’attentat, des policiers ont arrêté sur les lieux un homme blessé et soupçonné d’avoir conduit la voiture piégée devant le commissariat, a indiqué Anatolie. Il a été conduit au quartier général de la police à Van pour y être interrogé.

Le gouvernement veut éliminer le PKK dans l’est de la Turquie

Jusque-là, la très touristique ville de Van, qui héberge une population mixte kurde et turque, avait été épargnée par les violences quasi quotidiennes du PKK visant les forces de sécurité. Depuis qu’un cessez-le-feu entre les rebelles kurdes et les forces gouvernementales a pris fin en 2015, des centaines de policiers et de militaires ont été tués.

Le PKK a poursuivi ses attentats au cours des dernières semaines y compris après le coup d’Etat manqué lancé le 15 juillet par une partie de l’armée turque pour renverser le président Recep Tayyip Erdogan. Jeudi matin, des rebelles kurdes ont attaqué un poste de police à Semdinli, une ville située à l’extrême sud-est de la Turquie, blessant deux policiers, selon Anatolie.

Le gouvernement s’est engagé à poursuivre ses opérations pour éliminer le PKK dans l’est de la Turquie bien que l’armée soit affaiblie par la purge massive, qui touche également d’autres institutions, à la suite du coup d’Etat manqué.

Plus de 40 000 personnes ont été tuées depuis que le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir la création d’un Etat kurde indépendant dans l’est de la Turquie. A présent, les revendications du PKK portent principalement sur l’obtention d’une autonomie pour les régions habitées par les Kurdes.