Si d’aventure Arnaud Montebourg décidait malgré tout de se présenter à la primaire du PS, le risque serait grand d’avoir un fameux embouteillage sur le couloir gauche du parti en janvier prochain. Organisé les 22 et 29 janvier 2017, le scrutin des gauches de gouvernement a déjà vu en effet fleurir de nombreuses candidatures dans le camp des mécontents socialistes.

Avant Benoît Hamon, qui s’est déclaré mardi 16 août, la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann comme l’ancien inspecteur du travail et membre du bureau national du PS Gérard Filoche étaient déjà en lice. Le député de Loire-Atlantique, François de Rugy, vice-président de l’Assemblée nationale et président du parti Ecologistes ! après son départ d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), est également candidat, comme Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate.

Si M. Montebourg devait s’ajouter à la liste, les anti-Hollande seraient contraints de s’organiser, au risque, sinon, de favoriser la candidature du chef de l’Etat, qui attend le mois de décembre pour dire s’il se présente ou pas. Les prochains mois devraient donc être le théâtre de négociations entre MM. Hamon, Montebourg, Filoche et Mme Lienemann, pour décider qui sera le mieux placé pour incarner une alternative au président de la République sortant.

« De 6 000 à 8 000 bureaux de vote »

« Rien ne dit qu’ils finiront par s’entendre, car entre Hamon et Montebourg notamment, vu leurs âges, celui qui plie et accepte de passer son tour en 2017 hypothèque grandement son avenir politique », estime un dirigeant du PS. Décidée à la surprise générale par la Rue de Solférino en juin, la future primaire est encore loin d’être techniquement finalisée. Une réunion de sa commission de suivi a eu lieu en juillet, mais les conditions d’organisation ne seront définitivement validées que lors du conseil national du PS du 2 octobre.

La direction du parti a promis de « s’inspirer » des modalités de la primaire d’octobre 2011 qui avait vu près de 3 millions de citoyens se déplacer dans plus de 9 000 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du pays. Avant l’été, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s’est engagé à mettre en place « une ou deux urnes par canton au minimum, soit au final entre 6 000 et 8 000 bureaux de vote ».