La caricature de Donald Trump sur Union Square à New York, le 18 août 2016. | BRENDAN MCDERMID/REUTERS

Elles sont grotesques et peu flatteuses, et ont créé l’attraction dans une poignée de grandes villes américaines : jeudi 18 août, des habitants et touristes de New York, Los Angeles, San Francisco, Cleveland et Seattle sont tombés nez à nez avec une sculpture grandeur nature de Donald Trump nu, qu’ils ont immortalisée par un flot de photos et de commentaires (hilares ou consternés) sur les réseaux sociaux.

Il faut dire que les créateurs n’y sont pas allés de main morte : les détails sont particulièrement cruels, voire vulgaires. Hormis des poils pubiens blond platine ton sur ton avec la chevelure signature du candidat républicain à la présidentielle américaine, les badauds ont pu grimacer devant une silhouette bedonnante, où rides, varices et cellulite ont été exécutées de façon réaliste dans des tons violacés. La pièce maîtresse de l’ensemble n’est autre qu’un micropénis.

La caricature de Donald Trump dans les rues de San Francisco, le 18 août 2016. | JUSTIN SULLIVAN/AFP

L’opération est revendiquée : les sculptures sont érigées sur un socle où une plaque a été apposée. On peut y lire : « The Emperor has no balls - Indecline » (« L’empereur n’a pas de couilles »). Indecline est le nom d’un collectif d’artistes activistes. Le making of des sculptures, accompagné, en bande-son, d’extraits de discours virulents prononcés par l’homme d’affaires, est d’ailleurs en ligne sur le site du collectif anonyme, qui n’en est pas à son premier coup anti-Trump.

En avril, une artiste californienne, Illma Gore, avait exposé à Londres un dessin de Trump nu doté du même attribut. Quelques mois plus tôt, en pleine primaire des Républicains, l’un des principaux adversaires de Trump, Marco Rubio, s’était moqué de la petitesse supposée de ses mains, en ajoutant que « si elles [étaient] petites, alors quelque chose d’autre [devait] être petit [aussi] ». Donald Trump n’avait pas hésité à… démentir cette attaque en dessous de la ceinture, plutôt que de la condamner. Lors d’un débat diffusé sur Fox News, il avait tenu à préciser : « Je vous garantis qu’il n’y a aucun problème [de ce côté]. »

A New York, les services municipaux ont évacué la statue, qui avait été déposée dans la matinée sur la très passante place Union Square dès le début d’après-midi. Dans la foulée, le service des parcs de la ville communiquait une réaction officielle non dénuée d’humour : « NYC Parks condamne fermement toute érection illégale de statue dans les parcs de la ville, quelle que soit leur taille. »

La caricature de Donald Trump sur Union Square à New York, le 18 août 2016. | BRENDAN MCDERMID/REUTERS

Lire aussi : De l’art en Trump-l’œil à Central Park