L’Américaine Seimone Augustus (au centre) lors de la demi-finale entre la France et les Etats-Unis, le 18 août. | ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Les basketteuses françaises ont mené (9-6) face aux Etats-Unis, invaincues aux Jeux olympiques depuis 1992, et ce n’était même pas un feu de paille. Les joueuses de Valérie Garnier ont tenu tête toute la première période aux Américaines (36-40), avant de céder dans le troisième quart-temps et de finir avec 19 points de retard (86-67).

Elles joueront gonflées de confiance pour une médaille de bronze samedi face à la Serbie, dans une revanche de la finale du championnat d’Europe 2015, gagnée par les joueuses des Balkans. La finale opposera l’Espagne et les Etats-Unis, une affiche qui s’était finie sur le score de 103 à 63 au premier tour.

Au culot et avec le métier de Sandrine Gruda et Isabelle Yacoubou (14 points, 5 rebonds) dans la raquette, les Bleues ont longtemps résisté aux septuples championnes olympiques. Ces 40 minutes auront permis de constater que la différence entre le basket américain et français est plus criante que chez les hommes. D’un côté, une balle qui circule jusqu’à trouver une position de tir. De l’autre, un jeu rapide reposant sur le physique et la vitesse d’accélération de toutes les joueuses et une présence au rebond offrant beaucoup de secondes chances.

Sur la durée, les trous dans la défense française sont devenus béants. Les Américaines ont aussi serré le jeu en défense, après un passage au vestiaire que l’on imagine houleux. Mais les Françaises ont eu l’occasion, comme l’avait demandé la sélectionneuse Valérie Garnier, de « se faire plaisir ».

Quatre points de retard lors du retour aux vestiaires

Dans un premier quart-temps marqué par l’agressivité française, notamment de Sandrine Gruda au rebond, et un panier à trois points improbable signé Isabelle Yacoubou (9-6), les Françaises donnaient le ton : elles n’entendaient pas se laisser écraser. A 15-16, elles chatouillaient même les Américaines jusqu’à une minute de la sonnerie.

L’écart passait à huit points en début de deuxième quart-temps, avant le coup de chaud de la benjamine du groupe, Marine Johannès : trois paniers à longue distance, dont un en sortie de dribble dont l’Américaine Maya Moore entendra sans doute parler. Malgré la suprématie au rebond offensif, l’adresse française permettait aux joueuses de Valérie Garnier de rejoindre les vestiaires avec quatre points de retard seulement. Une performance, puisque aucune équipe n’avait tenu les Américaines à moins de dix points depuis le début du tournoi.

En quart de finale, les Japonaises n’avaient plus de jus en deuxième période et l’écart avait gonflé de 10 à 46 points. C’est ce qui s’est passé pour les Françaises, même si Valérie Garnier avait pris le soin de répartir le temps de jeu afin que son cinq majeur ait encore des réserves en fin de match.

Les Françaises n’en auraient pas besoin : le troisième quart-temps était une démonstration américaine des deux côtés du terrain (25-8). Sarah Fowles et ses coéquipières laissaient les Bleues trois minutes et demie sans marquer et provoquaient huit pertes de balle dans le quart-temps.

Un brin de déconcentration côté américain dans le dernier quart-temps permettait aux Françaises de finir avec un débours de 19 points. Contre la Serbie, que la France affrontera pour la médaille de bronze, les Etats-Unis s’étaient imposés de 26 points. Les 86 points encaissés par la France témoignent aussi de l’agressivité défensive imposée aux Etats-Unis, dont la moyenne de points marqués était avant ce match de 103.