Sadiq Khan, le maire de Londres, pose devant un logo du « Night Tube » à Oxford Circus, le 18 août. Dominic Lipinski/PA via AP | Dominic Lipinski / AP

Avec près d’un an de retard, le métro londonien inaugure son service de nuit vendredi 19 août. Il s’agissait d’une promesse vieille de plus de trois ans, formulée par l’ancien maire Boris Johnson et dont la capitale britannique attend d’importantes retombées.

Jusque-là, le plus vieux métro du monde, né en 1863, arrêtait de rouler autour de minuit en semaine et vers 1 heure du matin le week-end. Désormais, certaines lignes fonctionneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre le vendredi et le samedi, à raison d’un train toutes les dix minutes environ. Le « Night Tube » concerne d’abord deux lignes, la Central et la Victoria, qui traversent la capitale britannique sur les axes est-ouest et nord-sud. Le service sera progressivement étendu cet automne aux lignes Jubilee, Northern et Piccadilly.

Initialement prévu pour le 12 septembre 2015, pour la Coupe du monde de rugby, le lancement des lignes de nuit avait été reporté en raison d’un mouvement social des employés de Transport for London (TFL), la régie des transports en commun londoniens, inquiets quant à l’impact potentiel sur leurs conditions de travail. Une grève avait paralysé le réseau en juillet 2015, pour la première fois depuis 2002.

Le puissant syndicat RMT a également soulevé la question de la sécurité du service. A cet égard, la police a annoncé le déploiement de cent agens supplémentaires dans les cent quarante-quatre stations de métro qui seront ouvertes toute la nuit.

Refaire de Londres une capitale européenne de la nuit

S’il n’est pas à l’origine de ce projet, le nouveau maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, 45 ans, avait promis de refaire de Londres une capitale européenne de la nuit, projet dont l’extension des heures de circulation du métro fait partie intégrante. Il a cependant insisté sur le fait que le service de nuit n’allait pas seulement profiter aux fêtards et aux « clubbers d’âge moyen comme moi » mais aussi à ceux qui travaillent la nuit, les « infirmières et les gardes de sécurité » ainsi qu’aux touristes. « Lorsque je vois l’enthousiasme autour du Night Tube il est surprenant que cela ait pris autant de temps », a-t-il ajouté auprès de l’agence Press Association.

Le métro londonien transporte plus d’un milliard de passagers par an. TFL estime à 180 000 le nombre de trajets supplémentaires qui seront effectués chaque nuit entre 00 h 30 et 06 h 00 du matin lorsque le « Night tube » fonctionnera à plein régime.

Les bénéfices économiques attendus concernent surtout les pubs, les boîtes de nuit et les salles de spectacles qui ont été de plus en plus nombreux à mettre la clé sous la porte ces dernières années, faisant perdre peu à peu à Londres sa réputation de capitale de la nuit. Selon un rapport sur les retombées économiques publié par TFL, le « Night Tube » pourrait permettre de créer près de 2 000 emplois.

London First, une organisation qui promeut le dynamisme économique de Londres, calcule que le service pourrait générer jusqu’à 77 millions de livres d’activité pour la ville (90 millions d’euros) à l’horizon 2029.