Le PSG a battu (3-0) le FC Metz, dimanche 21 août, en match de clôture de la deuxième journée de Ligue 1. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

La question n’est même plus de savoir si le Paris Saint-Germain décrochera ou non un cinquième titre de champion de France consécutif à l’issue de la saison de Ligue 1. Pour les observateurs, l’affaire est entendue. Une seule interrogation plane en cette entame d’exercice 2016-2017 : la méthode de l’entraîneur espagnol Unai Emery permettra-t-elle au club de la capitale, propriété depuis 2011 de Qatar Sports Investments (QSI), de prendre enfin une nouvelle dimension sur la scène européenne?

Forcément, la réception du FC Metz au Parc des Princes, dimanche 21 août, en match de clôture de la 2ème journée du championnat, ne pouvait guère apporter de premiers éléments de réponse. Doté d’un budget prévisionnel près de seize fois supérieur (500 millions d’euros contre 30 pour son adversaire) à celui du promu mosellan, le PSG a logiquement battu (3 -0) les Grenats à l’issue d’une rencontre à sens unique. Un succès acquis notamment grâce à des buts du Brésilien Lucas (53e) et de l’international français Layvin Kurzawa (68e).

Inventive à défaut d’être adroite, l’écurie de la capitale a donné l’impression d’encore ronronner pour la « première » de son nouvel entraîneur au Parc. Sa prestation s’inscrit dans la droite ligne de celle livrée, une semaine plus tôt, lors de sa fastidieuse victoire (1-0) à Bastia. Deuxième au classement, le PSG revient ainsi à la hauteur de l’Olympique lyonnais, leader avec six points et une différence de buts (+5) favorable.

Changement de cycle

Dans un Parc aux tribunes clairsemées- vacances estivales obligent-, les dirigeants de la formation parisienne ont souhaité communiquer autour du changement de cycle appelé de ses voeux, cet été, par leur président Nasser Al-Khelaïfi. Avant le match contre Metz, le patron du club a ainsi présenté aux supporteurs son nouvel entraîneur Unai Emery, 44 ans, vainqueur trois fois d’affilée de la Ligue europa (2014,2015, 2016) avec le FC Séville. Admirateur de Pep Guardiola et de Marcelo Bielsa, l’ex-coach du Valence CF (2008-2012) est censé travailler sous la férule de l’ex-buteur néerlandais Patrick Kluivert, 40 ans, fraîchement nommé « directeur football » du PSG.

Costume cintré et cheveux gominés, le technicien basque a été ovationné par le public parisien, manifestement peu nostalgique du « triennat » de Laurent Blanc. Stakhanoviste venu pour « améliorer les détails et faire grandir le PSG en Europe », comme il le confiait au journal l’Equipe en juillet, Emery aura pourtant la lourde tâche de faire aussi bien que son prédécesseur français sur la scène domestique (onze trophées remportés entre 2013 et 2016) et de faire mieux sur l’échiquier continental après les quatre échecs consécutif du PSG en quarts de finale de la Ligue des champions depuis 2013. Sitôt nommé, l’Ibère a d’ailleurs décroché un premier titre en remportant, début août, contre Lyon (4-1), le Trophée des champions.

Cantonnées au banc des remplaçants (l’ailier Hatem Ben Arfa, le défenseur belge Thomas Meunier, le milieu polonais Grzegorz Krychowiak ) ou contrainte de déclarer forfait (l’Espagnol Jesé), les nouvelles recrues du PSG ont elles aussi été présentées au public du Parc. Moins dépensiers que les étés précédents, les dirigeants du club n’ont d’ailleurs investi cette année « que » 67 millions d’euros sur le marché des transferts. En août 2015, ils avaient consenti à verser 63 millions d’euros (hors bonus) pour s’attacher les services du seul argentin Angel Di Maria, acheté à Manchester United (MU). Il s’agissait alors du deuxième plus gros transfert du football français après l’acquisition par le PSG de l’attaquant uruguayen Edinson Cavani, à l’été 2013, pour 64 millions d’euros.

Un PSG encore en rodage

Appelé à remplacer poste pour poste la star suédoise Zlatan Ibrahimovic, recrutée par le MU de José Mourinho, Cavani a vécu un calvaire en première période. A la cime de l’attaque, le joueur de 29 ans a été copieusement sifflé au gré de ses passes et déplacements approximatifs. Sur certaines séquences, son manque de réalisme a relevé du comique. Comme si l’ombre tutélaire « d’Ibra », auteur de 156 buts en quatre saisons avec le PSG, planait encore sur la pelouse du Parc.

Encore en rodage, la phalange parisienne est restée muette jusqu’à la 53ème minute de la partie et une belle frappe croisée du Brésilien Lucas. A l’image de son avant-centre Mevlut Erding, de retour dans la capitale après son passage contrasté au PSG (2009-2012), le FC Metz a donné quelques sueurs froides à son adversaire en seconde période.

Le nouvel entraîneur du PSG, Unai Emery, dimanche 21 août, au Parc des Princes. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

L’entrée du milieu italien Marco Verratti (67e), absent des terrains depuis quatre mois en raison d’une pubalgie récalcitrante, fut le seul instant de ferveur au cours de cette morne soirée. Même le deuxième but parisien inscrit de la tête par l’arrière gauche Layvin Kurzawa (68e ) n’a guère déridé le public du Parc. Les spectateurs ont tout de même ovationné le milieu Blaise Matuidi- finaliste malheureux de l’Euro 2016 avec les Bleus-, entré en jeu (72e) en deuxième période, et un temps annoncé en partance à la Juventus Turin. « Matuidi à Paris », ont alors scandé les supporteurs parisiens. Dans les arrêts de jeu, un but contre son camp du messin Jonathan Rivierez a parachevé le succès des quadruples champions de France.

Posté au bord de la pelouse, Unai Emery a applaudi à tout rompre au coup de sifflet final. Victorieux pour son baptême du feu au Parc, l’élégant technicien a semblé faire fi des scories dans le jeu et autres occasions gâchées. Programmé pour tout remporter en France, le quadragénaire sait qu’il ne sera pas jugé sur son bilan sur la scène hexagonale. Jeudi 25 août, à l’issue du tirage au sort de la phase de poules de l’épreuve, il connaîtra ses adversaires en Ligue des champions. Seul cet horizon européen compte désormais pour le PSG et son nouvel entraîneur.