Serge Gnabry, le 20 août 2016 à Rio. | MARCOS BRINDICCI / REUTERS

Serge Gnabry a marqué des points (et des buts)

Même s’il est resté discret en finale samedi soir face au Brésil (1-1, 4-5 aux t.a.b), Serge Gnabry est rentré du Brésil avec un bilan plus qu’honorable. Le Germano-Ivoirien de 21 ans a inscrit six réalisations, ce qui fait de lui le meilleur buteur du tournoi olympique, à égalité avec son compatriote Nils Petersen. Ce bel été carioca, qu’une médaille d’or aurait rendu magique, n’a évidemment pas échappé à Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal, où Gnabry, qui a vu le jour à Stuttgart, est sous contrat. Ce fils d’un footballeur ivoirien et d’une mère allemande avait rejoint les Gunners en 2011-2012.

Depuis cinq ans, cet ancien sprinteur n’a pas beaucoup joué avec l’équipe londonienne : quatre matches pendant la saison 2012-2013, quatorze la saison suivante, un passage par la réserve il y a deux ans et un prêt guère convaincant à West Bromwich Albion, avec trois petites rencontres à son actif lors du dernier exercice. Sa réussite avec les Olympiques allemands pourrait lui offrir un temps de jeu un peu plus conséquent à Arsenal, où le calendrier s’annonce chargé, avec les compétitions domestiques et la Ligue des champions. Reste la question de son avenir international.

La Côte d’Ivoire, qui avait tenté de le convaincre de la rejoindre en 2013, a suivi de près ses prestations brésiliennes, et une nouvelle offensive est probable. Reste à savoir si Joachim Löw, le sélectionneur de la Mannschaft, laissera faire. On attend la réaction d’Abidjan…

Mohamed Salah, un Pharaon chez les Romains

Avant lui, un autre Egyptien avait fréquenté l’effectif de l’AS Roma, il y a un peu plus de dix ans (2004-2005). Mais le fantasque Ahmed Hossam Hussein Abdelhamid, internationalement connu sous le pseudo de Mido, s’était égaré dans la Ville éternelle (douze matches, zéro but) après des passages prometteurs à l’Ajax Amsterdam puis à Marseille, avant de reprendre le fil d’une carrière erratique.

Mohamed Salah (24 ans), aussi discret que son aîné était haut en couleur, en est déjà à son cinquième club après El Mokawloon, le FC Bâle, Chelsea et la Fiorentina. Mais à Rome, le Pharaon, immense star dans son pays, semble avoir trouvé le cadre idéal pour exprimer son talent. « Il avait fait de bonnes choses à Bâle, ça avait été plus dur à Chelsea, mais quand il jouait à la Fiorentina [où il était prêté], il m’avait vraiment intéressé par sa vitesse, sa capacité à prendre les espaces, son pied gauche et un certain sens du but. C’est pour cela que nous l’avions fait venir pour un prêt, et il n’a pas déçu avec quartoze buts en série A la saison dernière », explique le Français Rudi Garcia, qui a entraîné l’AS Roma jusqu’au mois de janvier.

Samedi face à Udinese (4-0), Mohamed Salah a inscrit le quatrième but des Giallorossi. « Il a su rebondir après Chelsea. C’est un garçon bosseur, qui a une vraie réflexion sur le jeu et peut devenir encore plus efficace. Il est agréable à vivre, assez discret », poursuit Rudi Garcia. Salah, qui disputera l’hiver prochain au Gabon sa première CAN, a fait oublier Mido. Et prouve que les joueurs égyptiens, qui ont la réputation d’avoir du mal à s’exporter en Europe, peuvent aussi y réussir…

Ismaïla Sarr, nouveau Lion de la Teranga

Vu de France, sa convocation en sélection du Sénégal pour le match face à la Namibie le 3 septembre à Dakar en qualification pour la CAN 2017, a étonné tout le monde. Et même le principal intéressé, qui n’avait rien vu venir. « C’est une grosse surprise pour moi. Je ne m’y attendais pas », assure Ismaïla Sarr, le milieu de terrain offensif du FC Metz. Ce jeune de 18 ans, formé à Génération Foot, une académie dakaroise partenaire du FC Metz depuis 2002 et d’où sont sortis Sadio Mané (Liverpool) ou Diafra Sakho (West Ham), est arrivé en France au printemps. Il a disputé trois matchs amicaux en juillet et a joué une quarantaine de minutes en Ligue 1 contre Lille (3-2, le 13 août) et le Paris-SG (0-3, le 21 août).

Mais depuis Dakar, Aliou Cissé, le sélectionneur des Lions de la Téranga, aligne ses arguments comme une évidence : « Il est encore très peu connu en France mais au Sénégal, on sait qui il est. Il a joué avec les sélections nationales de jeunes, il sort d’une académie réputée et cela fait un certain temps que je suis ses performances et son évolution. C’est un produit brut, qui a encore beaucoup à apprendre. À Metz, dans un cadre idéal, il va progresser. C’était important de le convoquer pour le match face à la Namibie. Il a des qualités de vitesse et nous avons besoin d’un profil comme le sien sur les côtés. Et techniquement, il est intéressant. »

Ismaïla Sarr, qui retournera dans son pays pour la première fois depuis son arrivée en Europe, a déjà reçu un appel de Lamine Diatta, l’ancien capitaine des Lions aujourd’hui team manager. « Il m’a expliqué comment ça se passait pour les billets d’avions, le stage… J’ai vraiment hâte d’y être », explique le jeune joueur.