Le ministre des affaires étrangères turc,  Mevlut Cavusoglu, le 29 juillet 2016 à Ankara. | Ali Unal / AP

La Turquie a rappelé son ambassadeur à Vienne pour « passer en revue (les) relations » après une série de passes d’armes avec l’Autriche, a annoncé, lundi 22 août, le ministre des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, cité par l’agence progouvernementale Anatolie. Le 13 août, l’ambassadeur d’Autriche à Ankara avait été convoqué au ministère des affaires étrangères turc.

Les autorités turques reprochent à l’Autriche un titre du journal Kronen Zeitung diffusé la semaine dernière sur des écrans dans l’aéroport de Vienne. Ce bandeau annonçait que « la Turquie autorise les relations sexuelles avec des enfants de moins de 15 ans ». Le 3 août, le même journal publiait un premier message : « Si vous allez en Turquie, vous soutenez Erdogan. » Les deux textes ont été retirés à la demande des autorités turques.

Mais les relations entre la Turquie et l’Autriche s’étaient déjà tendues au début du mois, lorsque Ankara a accusé Vienne de « racisme radical », au lendemain d’un échange houleux sur les négociations en vue d’une adhésion turque à l’Union européenne. Le chancelier autrichien, Christian Kern, avait suggéré que l’UE suspende ces négociations en raison de l’ampleur des purges décrétées par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à la suite du putsch avorté du 15 juillet.

Polémique autour de l’âge du consentement sexuel

La rumeur sur l’âge du consentement en Turquie a fait le tour de l’Europe, à la suite du retrait d’une disposition du code pénal turc qui caractérise tout acte sexuel avec un enfant de moins de 15 ans comme un « abus sexuel ». Mais l’âge du consentement sexuel est toujours fixé à 18 ans en Turquie.

Cette polémique a aussi fait des remous entre la Turquie et un autre pays de l’UE, la Suède. La ministre des affaires étrangères suédoise a déclaré sur Twitter, le 14 août, que « la décision turque d’autoriser les relations sexuelles avec les enfants de moins de 15 ans doit être annulée ». Les autorités turques ont répliqué sèchement au message de la ministre suédoise. « Vous êtes à l’évidence mal informée. Cette idée stupide n’existe pas en Turquie. Vérifiez vos informations, s’il vous plaît », a répondu sur Twitter Mehmet Simesk, le vice-premier ministre turc. Une publicité a également été diffusée dans l’aéroport d’Istanbul disant que « la Suède a le taux de viol le plus élevé du monde ».