Le président du conseil italien Matteo Renzi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande vont se retrouver lundi 22 août en mer Thyrrénienne pour tenter de relancer une Europe en pleine crise d’identité depuis que le Royaume-Uni a voté en faveur d’un Brexit, une sortie de l’Union européenne, le 23 juin.

Les trois dirigeants partiront de Naples en direction de la petite île italienne de Ventotene où est enterré Altiero Spinelli, l’un des pères fondateurs du projet européen. Ils seront ensuite transportés sur le porte-aéronefs Garibaldi, navire amiral de la marine militaire italienne, pour un dîner de travail tôt dans la soirée.

Il s’agit de la deuxième réunion tripartite depuis le référendum britannique sur le Brexit. A Berlin, le 27 juin, M. Renzi, M. Hollande et Mme Merkel avaient appelé à « une nouvelle impulsion » pour l’Europe.

Une marge de manœuvre restreinte

La décision britannique de quitter l’UE « est une défaite politique » pour l’Europe et doit représenter « une gigantesque sonnerie de réveil » pour l’UE qui doit se réformer rapidement, avait affirmé fin juillet le président du conseil italien. Il sera encore question du Brexit le 16 septembre lors d’un sommet européen extraordinaire à Bratislava.

France et Italie militent pour un renforcement des liens en matière de sécurité et de défense. Dans une tribune commune, publiée le 11 août, les ministres de la défense Roberta Pinotti et des affaires étrangères Paolo Gentiloni ont préconisé la création d’une « force multinationale européenne » pour des missions spécifiques, sous commandement unique, que des « eurobonds » aideraient à financer.

Par ailleurs, l’idée d’un corps européen de gardes-frontières semble susciter l’adhésion des trois partenaires alors que l’Allemagne et l’Italie font face à un afflux continu de migrants.

La question de l’austérité pourrait en revanche constituer un sujet de désaccord. Matteo Renzi espère convaincre la chancelière allemande des dangers d’une Europe « comptable » à l’heure de la montée des populismes aux quatre coins du continent.

Un éditorial du Sole24Ore résume les limites de l’événement. Ce mini-sommet réunit « trois leaders affaiblis, aux prises avec des difficultés internes et face à des échéances électorales imminentes, avec donc des marges de manœuvre très restreintes », peut-on lire dans le quotidien italien du monde des affaires.