La police municipale a demandé à une femme originaire de Toulouse portant un hidjab de quitter la plage cannoise de la Bocca, ou de payer une contravention, rapporte mardi 23 août le site de LObs.

Selon la mère de famille, une policière municipale s’est dirigée vers elle et lui « a lu la moitié de l’arrêté, l’air un peu gêné, (...) disant que les personnes présentes sur la plage devaient porter une “tenue correcte” ».

Aux interrogations de la jeune femme et de ses proches sur la signification de l’expression « tenue correcte », deux autres policiers auraient répondu : « Si vous mettez votre foulard sous forme de bandeau autour de la tête, vous pouvez rester sur la plage. »

Un attroupement se serait alors créé autour du groupe et, face au refus de la jeune femme de retirer son voile, les policiers auraient exigé qu’elle quitte la plage, ajoutant être « obligés de verbaliser (...) dans le climat actuel ».

L’amende, au titre des articles 610-5 et 131-12 du code pénal (qui encadrent les décrets et arrêtés de police), s’élève à 11 euros. La jeune femme s’en est acquittée, mais elle envisage désormais de porter plainte contre la Mairie de Cannes et l’Etat français.

Vêtements « ostentatoires »

Aux termes de l’arrêté pris par le maire de Cannes, David Lisnard (Les Républicains), visant spécifiquement à interdire le port du burkini, un vêtement destiné à couvrir le corps pendant les bains :

« L’accès aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime. Le port de vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraire à ces principes est également interdit. »

Le maire estime que les policiers peuvent verbaliser toutes les tenues « ostentatoires ». Il a ajouté à LObs :

« Qu’une femme soit musulmane, catholique, juive ou bouddhiste, elle peut bien sûr venir se baigner ! (...) Il y a d’ailleurs beaucoup de femmes musulmanes sur les plages de Cannes. Mais elles ne peuvent pas porter de tenue ostentatoire. »

Thierry Migoule, directeur général des services de la ville de Cannes évoquait auprès de l’AFP, le 11 août, « les tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre ».