Après deux mois de hausse, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a baissé au mois de juillet, selon les chiffres du ministère du travail. Les personnes sans aucune activité et tenus d’en rechercher une sont 19 100 de moins qu’un mois auparavant, soit une baisse significative de 0,5 %.

L’embellie tant attendue par François Hollande, qui en avait fait la condition à sa candidature à la présidentielle en 2017, semble bel et bien là. Ainsi le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A a-t-il baissé de 75 000 depuis janvier. Moins impressionnant mais tout de même significatif : il a diminué de 44 100 sur un an, soit moins de 1,2 %. En juillet, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A en France métropolitaine s’établit donc à 3,506 millions de personnes. Au total, toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi, en métropole, est de 6,182 millions de personnes.

Fait notable, le nombre de chômeurs de longue durée baisse depuis cinq mois consécutifs, une première depuis 2008. Effet saisonnier ? Non, répond-on au ministère du travail, faisant remarquer que le nombre de radiations administratives et de cessations d’inscription pour non-actualisation de la situation a certes augmenté, mais demeure en ligne avec les chiffres constatés les mois derniers.

Idem pour le nombre de demandeurs d’emplois en formation (catégorie D) : ils n’ont été que 5 000 de plus sur le mois de juillet. « Ce n’est donc pas qu’un simple effet statistique du plan 500 000 formations supplémentaires, les signes d’une reprise sont solides », explique-t-on dans l’entourage de la ministre.

L’impact de la croissance

Les statistiques du ministère du travail sont donc dans la même ligne que ceux publiés par l’Insee le 18 août. Ces derniers faisaient état d’une baisse de 0,3 % du chômage au troisième trimestre : selon l’Institut national des statistiques, le taux de chômage a atteint 9,6 % en métropole et 9,9 % dans toute la France.

Pour Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, bien que poussive, la reprise de la croissance a, désormais, un impact sur les chiffres de l’emploi. « On a atteint les seuils à partir desquels on commence à faire baisser le chômage », explique-t-il. De fait, selon les chiffres de l’Insee, 24 100 emplois ont été créés par l’économie française sur un trimestre et 143 000 sur un an. A cela s’ajoute, explique M. Plane, « des mesures qui permettent d’accroître les effets de la croissance : comme le CICE, le pacte de responsabilité ou encore les emplois aidés ».

François Hollande a donc fini par avoir « du bol », avec deux ans de retard. « J’ai fait cette annonce de l’inversion de la courbe du chômage parce que je croyais encore que la croissance serait de 0,7-0,8, elle sera finalement de 0,1 ou de 0,2. Puis je répète cet engagement lors des vœux le 31 décembre 2012. J’ai eu tort ! Je n’ai pas eu de bol ! », avait-il confié aux journalistes Antonin André et Karim Rissouli dans Conversations privées avec le président, un livre paru le 19 août.