Twitter, Google et Facebook ne font pas suffisamment pour lutter contre le djihadisme en ligne : c’est le constat réalisé par une commission du Parlement britannique dans un rapport publié jeudi 25 août.

« Les forums de discussion et les réseaux sociaux sont la sève de [l’organisation Etat islamique] et des autres groupes terroristes en matière de recrutement, de financement et de diffusion de leur idéologie », a expliqué le député Keith Vaz, président de la commission des affaires intérieures, qui a réalisé ce rapport à l’issue d’une enquête d’un an.

Pour cette commission, les efforts de certains réseaux sociaux pour limiter la propagande djihadiste, comme la suppression par Twitter de 360 000 comptes depuis 2015, ne représentent qu’une « goutte dans l’océan ».

Utiliser les jeux vidéo pour contrer le djihadisme

La commission pointe plus spécifiquement le manque de moyens humains alloués à cette lutte contre les contenus litigieux : « Ces entreprises ont des équipes de seulement quelques centaines d’employés pour surveiller des réseaux de milliards de comptes. » Twitter, en annonçant une nouvelle vague de suppression de comptes, avait réaffirmé qu’il n’existait « pas d’algorithme magique » pour identifier les contenus terroristes sur internet. C’est aussi ce qu’ont indiqué par le passé d’autres grands acteurs d’internet.

La commission du parlement britannique recommande de muscler les moyens de la police antiterroriste chargée de la surveillance d’internet. Elle encourage aussi les autorités britanniques à davantage avoir recours au « contre-discours », des messages de contre-propagande, pour limiter l’influence de la propagande djihadiste. Plus insolite, elle propose également de faire appel aux créateurs de jeux vidéo pour contrer la propagande djihadiste :

« La Grande-Bretagne compte parmi les meilleurs talents dans les industries créatives, y compris dans les jeux vidéo, et ce savoir-faire pourrait être utilisé pour s’assurer que toute la propagande djihadiste puisse être contrée par des contenus encore plus sophistiqués. »

A l’instar du Royaume-Uni, plusieurs gouvernements ont fait monter la pression pour renforcer la lutte contre la propagande djihadiste en ligne. La veille, le ministre de l’intérieur français Bernard Cazeneuve s’en était pris à la messagerie Telegram, souvent utilisée par les djihadistes, et annoncé travailler à une modification de la législation européenne pour forcer les applications de messagerie à collaborer aux enquêtes antiterroristes.