Devant une église endommagée à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. | FILIPPO MONTEFORTE / AFP

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a promis jeudi 25 août que les villages ravagés par le tremblement de terre qui a frappé mercredi le centre de l’Italie, faisant au moins 250 morts et 365 blessés hospitalisés, seraient reconstruits. Il a aussi promis que des efforts seraient faits pour protéger davantage les bâtiments et infrastructures contre les catastrophes naturelles.

« Nous ne pouvons pas oublier que nous avons un devoir moral vis-à-vis des hommes et des femmes de ces villages, a-t-il déclaré à la sortie d’un conseil des ministres consacré au tremblement de terre. La reconstruction est la priorité de notre gouvernement et de notre pays. »

Besoin d’un « nouveau modèle de prévention »

M. Renzi a appelé à un renforcement des normes antisismiques dans les régions à risque.

« Nous sommes les meilleurs pour gérer les situations d’urgence, mais cela ne suffit pas. Nous devons changer de mentalité. Nous avons besoin d’un nouveau modèle de développement, mais aussi de prévention. »

Il a évoqué une caractéristique de très nombreux villages et bourgs italiens : l’existence de centres historiques datant de plusieurs siècles, « très beaux, mais qui risquent beaucoup plus ». Le séisme a endommagé ou détruit 293 bâtiments historiques, a annoncé jeudi le ministère de la culture.

Reste l’exemple, incompréhensible pour certains, scandaleux pour d’autres, de l’école d’Amatrice, rénovée en 2012 pour l’adapter aux normes antisismiques et réduite à l’état de décombres mercredi. Une enquête a d’ailleurs été ouverte par le procureur de Rieti, ville proche du lieu du séisme, pour évaluer d’éventuelles malversations à Amatrice et dans les villages concernés.

La zone de l’épicentre, situé à quelque 150 km de Rome, abrite églises, palais et monuments construits aux 13e et 14e siècles, dont une partie a été détériorée. Il ne reste ainsi presque rien du centre historique d’Amatrice, commune classée parmi les « plus beaux villages d’Italie » par le ministère de la culture depuis 2015. Amatrice, qui avait rejoint le royaume de Naples en 1265, était surnommée la « ville aux cent églises » aux divers styles, baroque ou renaissance.

Les « casques bleus de la culture » déployés

L’église Sant’ Agostino, construite en 1428 dans la périphérie d’Amatrice, a été entièrement détruite. Plus loin de l’épicentre ont été recensés plusieurs monuments de premier plan légèrement endommagés, comme le dôme d’Urbino, qui s’est fissuré.

Le ministre de la culture, Dario Franceschini, a mis en place mercredi une cellule de crise et a déployé des « casques bleus de la culture », une unité spéciale de carabiniers chargée de l’inventaire et de la restauration des biens culturels altérés.

Le conseil de l’Ordre des architectes a également fait savoir que des architectes italiens se tenaient « prêts à intervenir et à mettre leurs compétences à disposition dans les zones touchées par le séisme », dès que la protection civile en fera la demande.