Un mannequin à l’effigie d’Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, lors du rassemblement de producteurs laitiers du Grand Ouest, près de Laval, le 25 août. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Les négociations entre les représentants des producteurs de lait et ceux du groupe agro-alimentaire Lactalis ont échoué dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 août. Menées à Paris en présence du médiateur, Francis Amand, elles ont duré une dizaine d’heures. Au menu des discussions : le prix à la tonne proposé par le numéro un du secteur à ses éleveurs du Grand Ouest.

« Je suis très déçu sur la méthode, j’ai eu l’impression que les représentants des organisations de producteurs n’étaient pas en capacité de prendre des positions et qu’elles leur étaient dictées depuis Laval. On repart à zéro, il n’y a plus de médiation possible dans ce cadre-là », a déploré M. Amand à l’issue de la réunion.

Le porte-parole de Lactalis Michel Nalet a dénoncé, de son côté, le rôle du syndicat agricole FNSEA qui a, selon lui, « poussé un certain nombre d’organisations de producteurs à ne pas prendre de décisions. Elle devra en assumer les conséquences ». Il n’a pas donné de détails, précisant uniquement que le groupe se rassemblerait vendredi pour en discuter.

Plus optimiste, Sébastien Amand, vice-président de l’organisation d’éleveurs laitiers de la Manche, a estimé qu’il y a « encore un espace de discussion possible dans les heures ou les jours qui suivent ».

« Proposition de la dernière chance »

Depuis un mois, la grogne monte en effet chez les producteurs sur la somme poposée par Lactalis à la tonne. Un peu en dessous de 257 euros, celle-ci est indexée au prix du marché mondial mais ne satisfait pas les éleveurs qui la juge trop basse. Le médiateur Francis Amand a fait savoir vendredi qu’il avait fait une « proposition de la dernière chance à 280 euros les mille litres » pour les cinq derniers mois de 2016, une offre qu’avait acceptée Lactalis. « Mais les représentants des producteurs ont considéré que ce n’était pas suffisant. »

Depuis lundi, des centaines d’agriculteurs et responsables des fédérations départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du grand Ouest se relaient au siège du groupe laitier à Laval, bloquant le rond-point d’accès à l’usine mayennaise du groupe. Après l’annonce de l’échec des négociations, la FDSEA a déclaré que le mouvement se poursuivait.

Les producteurs de lait en colère manifestent devant le siège de Lactalis
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