La convention quinquennale qui régit les rapports entre l’Assurance-maladie et les médecins et a bien été signée, jeudi 25 août, mais sans leur principal syndicat. Réunis en assemblée générale quelques heures avant, les adhérents de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ont refusé à 62,9 % de ratifier le texte, qui acte notamment le passage à 25 euros de la consultation chez les généralistes. Une première depuis près de vingt ans : la dernière fois que le syndicat majoritaire avait refusé de signer une convention remonte à 1997 et à la révolte du monde médical contre le plan d’Alain Juppé, alors premier ministre du gouvernement Chirac.

Etat d’esprit général

Le camouflet n’a pas empêché Marisol Touraine, ministre de la santé et des affaires sociales, de se féliciter. « Je veux saluer l’engagement des représentants syndicaux dans les transformations portées par cet accord. Il s’agit là d’une grande avancée pour les médecins et pour les patients », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Nicolas Revel, directeur général de l’Union nationale des caisses d’Assurance-maladie, qui s’est exprimé à l’AFP, s’est dit « tout à fait heureux » de « cet accord majoritaire ». De fait, l’opposition de la CSMF ne devrait concrètement rien changer à l’application de la convention. A eux trois, les syndicats le BLOC, MG France et la Fédération des médecins de France (FMF), qui ont signé le texte, représentent 52,9 % des praticiens et peuvent donc faire vivre l’accord.

« La différence, explique-t-on à l’Assurance-maladie, c’est que la CSMF ne siégera plus dans les instances paritaires qui font vivre la convention et ne participera pas à la négociation des avenants. » Le syndicat, habitué à relayer les contenus des conventions sur le terrain auprès des médecins par des campagnes d’informations, d’affichages et des réunions, a d’ores et déjà prévenu qu’il n’en ferait rien.

Si la non-signature de la CSMF, partenaire historique de l’Assurance-maladie, ne change rien dans les faits, elle traduit l’état d’esprit général dans lequel se trouvent les médecins libéraux, lesquels sont dans le rejet total de la politique de Marisol Touraine. D’autant que même les syndicats signataires n’ont pas fait montre d’un enthousiasme débordant. « Cette convention n’est qu’un élément de plus dans la politique de santé menée depuis quatre ans par Marisol Touraine. Il y a eu la loi santé, la généralisation du tiers payant… C’est une politique hospitalo-centrée que les médecins libéraux rejettent », regrette Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.