Samedi 27 août, une quinzaine de syndicalistes de la FDSEA ont mené une opération de déférencement des produits Lactalis dans un supermarché à Louvroil. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Après l’échec d’une deuxième session de négociations sur le prix du lait, une réunion téléphonique entre la FNSEA, les organisations de producteurs de lait et les Jeunes Agriculteurs doit se tenir samedi 27 août dans l’après-midi. Objectif : définir une stratégie face au groupe Lactalis. « On ne peut pas en rester là, derrière l’échec des négociations, il faut savoir comment les choses vont évoluer. Je souhaite que les discussions [avec Lactalis] reprennent », a déclaré le président de la FNSEA, Xavier Beulin.

La deuxième session de négociations sur le prix du lait entre Lactalis et les représentants des producteurs a échoué dans la nuit de vendredi à samedi, après cinq heures de discussion. Aucune date n’a été évoquée par les négociateurs représentant les producteurs pour une éventuelle reprise des pourparlers avec Lactalis. Une première session de négociations s’était déroulée pendant onze heures jeudi à Paris, sans succès.

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Des produits Lactalis retirés des rayons

Vendredi soir, la FDSEA 53 a par ailleurs appelé contre toute attente les manifestants à cesser leur occupation, entamée lundi dernier, d’un rond-point près d’un site industriel du groupe laitier, à Laval.

« Je ne vais pas laisser tomber, j’ai une responsabilité vis-à-vis de mes éleveurs, donc je ne lâche pas. S’il n’y a pas dans le week-end un geste sérieux, le groupe Lactalis sera attaqué de toutes parts en France d’une manière ou d’une autre la semaine prochaine », a assuré samedi Philippe Jéhan, président de la FDSEA de Mayenne, qui a appelé hier à lever le barrage à Laval.

Toutes les actions n’ont pas pour autant cessé : samedi, une quinzaine de syndicalistes de la FDSEA ont mené une opération de déréférencement des produits Lactalis dans un supermarché à Louvroil (Nord). Vers 10 heures, dans ce supermarché Auchan proche de Maubeuge, les manifestants ont retiré des briques de lait des rayons et les ont apportées dans les réserves du magasin, sous le regard médusé des clients.

« On se dirige vers un mot d’ordre national »

Selon M. Jéhan, la réunion téléphonique de samedi « sera une discussion “soft”, pas décisionnelle. Ce n’est que mon sentiment, mais on se dirige vers un mot d’ordre national pour faire plier le groupe Lactalis », a-t-il ajouté. Vendredi « avec le préfet, on s’est dit qu’on était encore trop loin les uns des autres et qu’on trouverait difficilement un consensus. Je ne dirai aucun chiffre, on n’a pas claqué la porte, il y a des choses qui avancent timidement », évoque quant à lui Florent Renaudier, producteur de lait en Mayenne et membre du conseil d’administration de la FNPL, la branche laitière de la FNSEA.

Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis, soit 20 % de la collecte française. A 256,90 euros la tonne achetée en juillet, Lactalis se trouvait loin derrière le groupe Laïta et la société Silav (290 euros la tonne) ou encore la laiterie Saint-Père, filiale d’Intermarché, qui rémunère les éleveurs 300 euros les 1 000 litres.