Manifestation pour l’accueil de réfugiés syriens et irakiens à New York, le 10 décembre 2015. | JEWEL SAMAD / AFP

Les Etats-Unis ont accueilli, lundi 29 août, leur 10 000e réfugié syrien en un an, remplissant un engagement pris par le président Barack Obama sur un sujet qui divise la classe politique américaine. « Nous avons réussi à atteindre notre objectif sans faire le moindre compromis en termes de sécurité », a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.

Washington est régulièrement critiqué par des défenseurs des droits humains qui fustigent le manque de réactivité de la première puissance mondiale face à la crise migratoire massive déclenchée par le conflit en Syrie. Les adversaires républicains de M. Obama dénoncent pour leur part une approche qu’ils jugent dangereuse, mettant en avant le risque que des djihadistes se mêlent au flux des réfugiés.

« Nombre de gens disent que les Etats-Unis n’en ont pas fait assez, nombre d’autres disent que les Etats-Unis en ont trop fait », a dit le porte-parole de M. Obama, dénonçant l’exploitation politique de cette tragédie. Refusant de s’engager sur un objectif chiffré pour le prochain exercice fiscal, qui débute le 1er octobre, le porte-parole de l’exécutif américain a souligné que le président souhaitait que ce nombre soit revu à la hausse.

Amalgame entre réfugiés et terroristes

En pleine campagne électorale pour la présidentielle, la question de l’accueil de réfugiés syriens sur le sol américain avait pris une tournure particulièrement passionnelle après les attentats à Paris et à Saint-Denis en novembre 2015. La plupart des candidats républicains, dont Donald Trump, qui a depuis été investi par le parti, avaient appelé à l’arrêt de l’accueil de ces réfugiés par crainte d’infiltration de combattants de l’organisation Etat islamique.

La Maison blanche insiste inlassablement sur le fait que le processus est extrêmement strict et rigoureux. M. Obama, qui est monté à plusieurs reprises au créneau pour mettre en garde contre tout amalgame entre réfugiés et terroristes, présidera le 20 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, un sommet sur l’aide humanitaire aux réfugiés.

L’objectif fixé par M. Obama il y a un an n’était-il pas dérisoire face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire ? La comparaison avec l’Allemagne, qui a accueilli en 2015 environ un million de demandeurs d’asile (pour la plupart originaires de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan) et table sur près de 300 000 nouveaux arrivants en 2016, ne rend-elle pas la position américaine intenable ? « Un océan sépare les Etats-Unis de cette région. Nous sommes dans une situation différente » de l’Europe, a répliqué M. Earnest.

Plus de 4,8 millions de personnes ont fui la Syrie depuis le début de la guerre civile, en mars 2011, soit « la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération », selon les termes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.