Kim Dotcom et sa petite amie Elizabeth Donelly, à la sortie de la première journée d’audience de son procès en appel pour contester la demande d’extradition dont il fait l’objet (Auckland, Nouvelle-Zélande). | KATE DWEK / AFP

Kim Dotcom, le truculent fondateur des services de téléchargement et de streaming MegaUpload et MegaVideo, ne résiste jamais à l’envie de faire une entrée remarquée. Alors que s’ouvrait à Auckland (Nouvelle-Zélande), ce 29 août, son procès en appel pour contester la demande d’extradition dont il fait l’objet, Kim Dotcom, de son vrai nom Kim Schmitz, est arrivé en retard à l’audience.

M. Schmitz a, il est vrai, tout son temps devant lui : le procès devrait durer entre six et huit semaines. Une durée à la hauteur de la complexité du dossier : mis en examen pour violation de droits d’auteur, blanchiment d’argent, et association de malfaiteurs, le fondateur de MegaUpload doit être extradé aux Etats-Unis, où il risque plusieurs dizaines d’années de prison. Un premier tribunal avait donné son feu vert à la procédure d’extradition, mais Kim Dotcom affirme avoir été privé d’un procès équitable – et évoque à mots à peine voilés la corruption supposée du juge de première instance.

Mandat trop vague

Début 2012, immédiatement après la fermeture par le FBI de MegaUpload, MegaVideo et plusieurs autres sites de la « galaxie Mega », Kim Dotcom avait été interpellé en Nouvelle-Zélande, avant d’être libéré sous caution. Deux autres de ses associés sont également ciblés par une procédure d’extradition.

Depuis, M. Schmitz livre une bataille judiciaire – et politique – acharnée pour éviter de comparaître aux Etats-Unis. « Je n’y ai jamais vécu. Je n’y suis jamais allé. Je n’y ai jamais créé d’entreprise. Mais tout ce pour quoi j’ai travaillé appartient désormais aux Etats-Unis », annonce un message épinglé sur son compte Twitter. Une partie de ses efforts a été couronnée de succès : en 2013, il a obtenu qu’une partie de ses biens, dont une voiture de sport saisie lors de son arrestation, lui soient restituée – le mandat qui avait permis leur saisie était trop vague, a jugé un tribunal néo-zélandais.

En parallèle, Kim Dotcom a multiplié ces dernières années les aventures entrepreneuriales, souvent hasardeuses. « Mega », son service d’hébergement de fichiers lancé en 2013, n’a jamais connu le succès espéré – Kim Dotcom affirme ne plus s’en occuper, en raison d’une prise de contrôle par un investisseur chinois. D’autres projets annoncés de manière grandiloquente, comme son service de streaming musical Baboom, ont également fait long feu. Dernière création en date, annoncée mi-2016 : une nouvelle version de MegaUpload, dont la sortie est prévue pour l’an prochain, mais aussi Bitcache, un service qui doit, selon les explications peu claires de son créateur, révolutionner le fonctionnement de la monnaie virtuelle BitCoin.