A l’université d’été du Medef, mardi 30 août. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

« Ce n’est pas une surprise. » La démission d’Emmanuel Macron du ministère de l’économie n’a étonné personne, mais les travées du campus d’HEC où se tient l’université d’été du Medef, ne bruissaient que de ça, mardi 30 août. La nouvelle a éclipsé tous les débats sur « Y croire et agir », le thème de l’édition 2016.

En attendant d’en savoir plus sur les intentions de l’ex-ministre, les chefs d’entreprise présents à ce rassemblement ont accueilli le départ de M. Macron du gouvernement avec sérénité. « C’est une clarification nécessaire », a salué Gérard Mestrallet, président du groupe Engie. « Il fallait qu’il sorte de l’ambiguïté, estime pour sa part Jean-Dominique Senard, président de l’équipementier automobile Michelin. Il a repris sa liberté, il avait besoin de s’exprimer. »

Pour Emmanuel Macron, “le grand saut dans l’inconnu”
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« Il comprenait nos priorités »

Globalement, le ministre de l’économie bénéficie d’une bonne image auprès du patronat, même si beaucoup de choses restent à faire, estime le patron des patrons : « Macron a été un bon ministre de l’économie, il connaît l’entreprise, le monde et le numérique. Son bilan n’est pas mauvais, mais on aurait pu faire plus. On attendait de lui qu’il aille plus loin. Ce qui caractérise ce quinquennat, ce sont des demi mesures. »

« Il interagissait très bien avec le monde des affaires. Il comprenait nos priorités alors que les hommes politiques sont de plus en plus loin de l’entreprise », a souligné Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Solvay, avant d’ajouter : « Il a aussi affiché une volonté de changement. C’est une très bonne chose que ses idées soient dans le débat ».

Candidat ou pas candidat ? Officiellement les dirigeants d’entreprise ne veulent pas donner leur avis sur une éventuelle participation d’Emmanuel Macron à la course présidentielle. En privé, cependant, beaucoup verraient d’un bon œil sa candidature. « Pour le patronat, tout ce qui peut tirer la campagne vers l’idée que l’entreprise est fondamentale pour le pays est une bonne nouvelle. Cela ne peut que recentrer les débats sur les sujets économiques », glisse un pilier du Medef.

« Nous sommes dubitatifs sur ses chances de succès, mais en même temps très attirés par la qualité de son diagnostic économique », résume un haut dirigeant d’une entreprise du CAC 40.