Pour Emmanuel Macron, “le grand saut dans l’inconnu”
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Après des mois de rumeurs et des signes de plus en plus clairs d’émancipation, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a démissionné du gouvernement, mardi 30 août. C’est Michel Sapin, jusqu’ici uniquement ministre des finances, qui lui succède, a annoncé l’Elysée dans l’après-midi. Avec M. Sapin, François Hollande « a fait le choix de l’efficacité, avec un pilotage unique de Bercy », la « solution la plus simple et la plus efficace pour poursuivre la politique conduite depuis 2012 », a précisé l’entourage du chef de l’Etat.

Selon la présidence, M. Macron a décidé de démissionner « pour se consacrer entièrement à son mouvement politique, En marche ! ». Le ministre « a vu le président à 15 heures pour lui remettre en mains propres sa lettre de démission », a détaillé une porte-parole d’En Marche !. « Il va reprendre sa liberté pour continuer à construire une nouvelle offre politique », a-t-elle ajouté.

La ministre de l’outre-mer, George Pau-Langevin, a par ailleurs démissionné « pour raisons personnelles », et est remplacée à son poste par Ericka Bareigts, précédemment secrétaire d’Etat chargée de l’égalité réelle.

Tournant libéral de la présidence

Emmanuel Macron, ancien banquier de chez Rothschild, avait pris ses fonctions il y a deux ans, en août 2014. Proche du monde de l’entreprise, à l’aise à l’international, ce social-libéral de 38 ans a bataillé pour renforcer l’attractivité de la France dans les milieux d’affaires. Principal fait d’armes du ministre : avoir élaboré la loi qui porte son nom – officiellement loi « pour l’activité, la croissance et l’égalité des chances économiques » – promulguée au forceps en août 2015 après huit mois de bras de fer politique.

Extension du travail le dimanche, réforme des prud’hommes, liberté d’installation des notaires... Ce texte fleuve, inspiré des travaux de la commission Attali, dont il fut rapporteur général adjoint en 2007, a fait de lui le symbole du tournant libéral de la présidence Hollande.

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