Les installations militaires telles que la citadelle à Lille défendent aux « chasseurs de Pokemon » d’y pénétrer. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Le ministère de la défense s’inquiète du phénomène Pokémon Go. Le Canard enchaîné publie ce mercredi une note de la Direction de la protection des installations, moyens et activités de la défense (DPID), un service chargé de la sécurité des personnes, biens et installations, qui énumère un certain nombre de consignes à appliquer « face aux risques induits par le jeu ».

Le document, daté du 25 juillet, évoque la présence d’« objets et créatures virtuels » dans des zones de défense hautement sensibles et met en garde contre l’intrusion de personnes qui pourraient se faire passer pour des joueurs sur les installations protégées afin de recueillir des informations. La note estime également que les données de géolocalisation de joueurs peuvent être exploitées par des individus mal intentionnés. Enfin, la DPID exprime des craintes qui ne visent plus seulement les civils, estimant que « le jeu peut générer des phénomènes addictifs préjudiciables à la sécurité individuelle et collective du personnel de la défense ».

Pokémon Go est un jeu de réalité augmentée développé par la société Niantic. Le programme utilise la balise GPS des smartphones ainsi que la caméra pour faire apparaître les minimonstres autour de soi.

L’armée française n’est pas la seule à prendre des dispositions pour se prémunir d’incidents liés au jeu. Aux Etats-Unis, le Pentagone a interdit à ses employés d’utiliser l’application notamment sur les téléphones professionnels. L’armée israélienne a également banni le jeu de ses bases. La junte militaire au pouvoir en Thaïlande en défend l’utilisation à ses militaires et personnel du renseignement. Après l’interpellation d’un Français entré involontairement sur une installation militaire autour de Jakarta, l’Indonésie a également pris des mesures.

L’armée n’est pas seule à avoir donné des consignes d’interdiction d’utilisation de l’application : d’autres administrations ou entreprises sensibles, dont le Centre de l’énergie atomique, ont fait circuler des notes internes pour en prohiber l’usage.