Il y a six mois, Leonardo DiCaprio remportait son premier Oscar. Aujourd’hui, pour l’acteur américain, l’heure n’est plus au triomphe. La star est soupçonnée par la justice d’avoir touché de l’argent sale issu d’une des plus grandes affaires de corruption de ces dernières années.

Avec d’autres pays, les Etats-Unis enquêtent sur le pillage du fonds souverain malaisien 1Malaysia Development Berhad, surnommé 1MDB. A l’origine, ce fonds devait servir l’économie malaisienne. Mais plusieurs de ses dirigeants l’ont allègrement pillé pour leur confort personnel. Au total, plus de 3,5 milliards de dollars auraient été blanchis.

Au fil de l’enquête, le nom de Leonardo DiCaprio est apparu à plusieurs reprises pour ses liens avec deux des principaux suspects du détournement de fonds, Jho Low et Riza Aziz. Les trois hommes ont assisté, ensemble, à des matchs de la coupe du monde de football. Ils sont aussi des habitués d’un club huppé de Las Vegas, le Hakkasan, où l’acteur a fêté ses 40 ans en aspergeant la pièce de champagne pour environ 1 million de dollars, note le New York Post. Or, ce club aurait été financé grâce à l’argent volé dans le fonds 1MDB.

Le milliardaire malaisien Jho Low se serait aussi servi dans ce fonds pour faire une généreuse donation à la fondation humanitaire de Leonardo DiCaprio. Quant à Riza Aziz, beau-fils du premier ministre malaisien, il aurait aussi pris dans cette caisse les 100 millions qui lui ont permis de financer Le Loup de Wall Street par le biais de sa société Red Granite Pictures. L’acteur avait le premier rôle de ce film sorti en 2013, qui pointait les excès de la finance.

Aucune plainte

Alors que le Département américain de la justice est sur le point de bloquer une partie de ces milliards frauduleux, le FBI a interrogé l’acteur du film Titanic. Pour le moment, celui-ci ne fait l’objet d’aucune plainte. Mais les gros titres de la presse américaine sur le sujet ont provoqué l’embarras de la star. Hasard du calendrier ? Il vient de se retirer de la campagne de collecte de fonds pour la candidate démocrate Hillary Clinton.

L’enquête est en cours également en Suisse, dans la mesure où une partie des milliards auraient été détournés via la société genevoise PetroSaudi. Le fonds bâlois Bruno Manser de défense de la forêt tropicale a été l’un des premiers à alerter les autorités fédérales, dès 2014. Son directeur, Lukas Straumann, cité par le quotidien suisse Le Temps, « exige de l’acteur qu’il s’excuse et qu’il restitue l’argent perçu ayant été volé au peuple malaisien ».