Emmanuel Macron à l'université d'été de la CPU (Conférence des présidents d'université), le 31 août. | X.Teissedre / CPU

Des universités libres d’expérimenter et de sélectionner en master : Emmanuel Macron a partagé son diagnostic et sa vision de l’avenir de l’enseignement supérieur, au lendemain de sa démission du gouvernement, devant les présidents d’université, réunis à Paris le 31 août.

L’occasion de défendre plus de liberté pour l’université, afin de répondre aux mutations en cours. L’ancien ministre en identifie quatre principales : l’explosion du nombre d’étudiants, la compétition internationale, la révolution numérique et la transformation du marché du travail.

Pour la sélection en master

Pour assurer « l’égalité réelle des étudiants » et faire de l’université une « voie d’ascension sociale », il faut « oser la différenciation, la sélection, l’expérimentation », a-t-il insisté. Et cesser de croire que « l’université gratuite et non sélective permet forcément la réussite de tous ». Les universités doivent pouvoir sélectionner en master, a-t-il soutenu, soulignant l’importance de la liberté pédagogique des établissements.

Depuis plusieurs années, la question fait polémique, avec une multiplication des procès d’étudiants contre leurs universités pour obtenir une place dans une formation de master 2. Les négociations en cours sont tendues entre le ministère, les syndicats et les présidents de fac, pour trouver une solution pérenne face à une situation juridique toujours bancale.

Un sujet qui doit « cesser d’être l’objet d’un marchandage entre tel gouvernement et tel syndicat étudiant », a insisté Emmanuel Macron, devant un public forcément conquis – les présidents défendent le droit des universités à sélectionner à l’entrée du master.

Des universités de différents types

L’ancien ministre de l’économie s’est également démarqué de la politique gouvernementale quant à sa vision du paysage universitaire. Il a prôné le développement d’établissements de type différent, certains étant voués à briller sur la scène internationale quand d’autres auraient avant tout un rôle à jouer à l’échelle locale, « ce qui est tout aussi important à mes yeux », a-t-il précisé.

Cette ligne se rapproche de celle portée ces derniers mois par Nicolas Sarkozy, d’un système distinguant des collèges professionnels unissant les formations courtes, des universités de proximité et enfin des champions de rang mondial.

Ce qui n’a pas manqué de provoquer quelques réactions ironiques sur Twitter. « Donc, la politique autrement pour les étudiants, c’est d’expérimenter… le programme de Sarkozy sur l’université ? » a ainsi interrogé Jean-Baptiste Prévost, conseiller social auprès de Najat Vallaud-Belkacem.