Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, lors d’un rassemblement pro-gouvernemental à Caracas, le 27 août. | CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS

  • Indomptés, insoumis, mais pas irrésolus. A l’occasion d’une grande marche nationale prévue pour ce jeudi dans les rues de Caracas, les détracteurs de Nicolas Maduro escomptent bien montrer au président socialiste vénézuélien qu’ils refusent d’être tenus en lisière par un régime, qui, à leurs yeux, a fourni maintes preuves de son impéritie. Fox News Latino
  • Commerçants, prêtres de campagne et même membres de tribus amazoniennes... Ce rassemblement s’annonce très éclectique. L’opposition espère attirer plusieurs centaines de milliers de personnes lors de cette démonstration de force face au gouvernement, accusé d’avoir plongé le pays dans la plus grave crise économique qu’il ait connue depuis son indépendance, en juillet 1811, note le Wall Street Journal.
  • Cité par le quotidien américain, Javier Corrales, professeur d’études latino-américaines à l’université Amherst, dans le Massachusetts (nord-est des Etats-Unis), estime, à l’instar du magazine Americas Quaterly, que la portée de cet événement est « considérable ». « L’opposition est pressée par le temps pour atteindre son objectif d’organiser le référendum [révocatoire contre le chef de l’Etat] d’ici à la fin de l’année », avance-t-il.
  • Acculé, le pouvoir, dont les partisans se sont mobilisés mercredi, use de manœuvres dilatoires pour prévenir le scénario d’élections anticipées qui, d’après les sondages, lui serait fatal et mettrait un terme à dix-sept années de « révolution bolivarienne » – concept mis en place par l’ancien président Hugo Chavez en 1999 et censé permettre une réorientation de la manne pétrolière au profit de la politique sociale.
  • Alors que plusieurs figures de la contestation – tels Leopoldo Lopez, Daniel Ceballos ou encore Yon Goicoechea, dirigeant du parti « Volonté populaire » – sont embastillées, le Venezuela, lui, est en pleine déliquescence, en proie à l’hyperinflation (plus de 700 %, selon le Fonds monétaire international), à l’insécurité et à une pauvreté rampante.
  • Devant les magasins, les files ne cessent de s’allonger, observe The Week. En quête désespérée de nourriture et d’autres produits de première nécessité, la population est contrainte de prendre son mal en patience. Dans la capitale, l’attente moyenne pour acheter à manger est en moyenne de 35 heures par mois, précise le Washington Post, qui évoque une « crise humanitaire ».
  • Le spectre d’une apocalypse nationale est-il inévitable ? Pour USA Today, le Venezuela est promis à des lendemains encore plus difficiles. A moins que le gouvernement ne tire les leçons de ses errements passés et ne mette en œuvre les « réformes massives » nécessaires au futur redressement du pays. Un vœu pieux ?