Les purges consécutives à la tentative de coup d’Etat le 15 juillet se poursuivent en Turquie. Ankara a relevé de leurs fonctions près de 8 000 membres des forces de l’ordre soupçonnés d’être liés au putsch manqué, d’après un décret publié jeudi 1er septembre. Parmi eux 7 669 policiers et 323 gendarmes, chargés de la sécurité intérieure.

Depuis le 15 juillet, Ankara multiplie les limogeages au sein de ses institutions afin de se débarrasser de ce que le président Erdogan a appelé le « virus » de la confrérie Gülen. Fethullah Gülen, un ex-imam exilé aux Etats-Unis, et son mouvement Hizmet sont accusés par le pouvoir turc d’avoir organisé la tentative de putsch – qui a fait plus de 260 morts – et d’être à la tête d’un « Etat parallèle » qui infiltre les institutions d’Etat. M. Gülen nie fermement ces accusations.

Des dizaines de milliers de personnels de l’administration judiciaire, militaires ou universitaires ainsi que de la police ont été renvoyés, détenus ou arrêtés, après avoir été accusés d’être liés au mouvement güleniste ou au coup lui-même.

4 400 militaires et 3 390 membres du système judiciaire limogés

Les derniers limogeages ne se sont pas seulement limités aux forces de sécurité. Près de 520 personnes ont également été renvoyées de la direction des affaires religieuses, d’après le décret publié jeudi. Jeudi, 543 procureurs et juges ont également été congédiés dans le cadre de l’enquête sur les liens de l’administration avec Gülen, élevant le nombre de membres du système judiciaire renvoyés à 3 390, selon la chaîne de télévision turque NTV.

Par ailleurs, 820 membres de l’armée supplémentaires – sans compter les généraux ou les amiraux – ont aussi été révoqués, avait annoncé auparavant jeudi le ministre de la défense, cité par les médias turcs. Au total, plus de 4 400 militaires ont été relevés de leurs fonctions depuis le putsch manqué.

Purges en Turquie : "C'est sans précédent"
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