Marine Le Pen, en mai 2016. | PHILIPPE LOPEZ / AFP

Au Front national, les responsables du parti hésitent rarement à citer les sondages qui donnent Marine Le Pen présente au second tour de l’élection présidentielle de 2017. Depuis trois ans, la plupart des instituts promettent ce résultat à la présidente du FN. Mais les frontistes sont beaucoup moins nombreux à faire état des enquêtes qui projettent les résultats du second tour. Pour cause : la présidente du FN est donnée systématiquement battue. « Elle sera en tête au premier tour avec environ 30 % des voix. Pour le second tour, c’est difficile à dire tant qu’on ne connaît pas la dynamique du premier », tente un proche de la candidate, comme pour se rassurer.

A huit mois du scrutin, l’exercice des pronostics est en effet périlleux puisque les noms des candidats des Républicains et du Parti socialiste ne sont pas encore connus. Ceux d’éventuels concurrents issus de leur propre camp non plus. Le FN scrute donc les intentions de vote, stables pour la députée européenne depuis le début de l’année. Les résultats oscillent entre 26 et 30 % des voix au premier tour selon les instituts.

Tenter d’apparaître moins clivante et moins agressive

Mais la formation lepéniste attache aussi de l’importance à l’image de sa candidate, qui a pris du champ avec les médias ces derniers mois pour tenter d’apparaître moins clivante et moins agressive aux yeux de l’opinion. L’actualité récente, entre l’attentat de Nice, le 14 juillet, et la polémique sur le « burkini », devait, en théorie, la créditer auprès des Français, bien qu’elle se soit montrée discrète sur ces deux sujets.

Le dernier baromètre TNS-Sofres, publié en septembre, fait état d’une cote d’avenir en progression de trois points pour la présidente du FN par rapport au mois précédent, à 24 %. Mais, avec ce résultat, elle ne fait que revenir à son niveau enregistré quelques mois plus tôt, en janvier. De son côté, Ipsos a mesuré, en août, une stabilité dans la cote de popularité de la fille de Jean-Marie Le Pen, à 25 %. Comme en juillet. Un chiffre nettement inférieur aux moyennes enregistrées par l’institut en 2014 et 2015, qui étaient respectivement de 31 % et 28 %. Enfin, un sondage Elabe publié en août donnait 26 % d’opinions positives à Mme Le Pen, soit un point de plus que le mois précédent.

Des chiffres stables, voire en régression par rapport aux années précédentes, que l’on s’efforce de relativiser au sein du parti. « Elle a pris du recul et ça n’a pas eu d’impact négatif. Le but était qu’elle se retire en janvier et qu’elle en tire un bénéfice en mai 2017, pas en septembre 2016. Le message de sérénité et de stabilité, c’est ce qu’attendent les gens », assure un dirigeant du FN.